Huang Di, l'Empereur Jaune



Huang Di est un souverain mythique de la Chine qui régna de 2697 à 2598 av. J.-C, selon les textes anciens. Il est considéré avec l'historisation de la mythologie chinoise comme le premier empereur qui créa l'unité chinoise et le père de la civilisation chinoise. Il est plus connu sous le nom d'Empereur jaune.

On raconte qu'aux temps anciens, une fille nommée Fubao fut frappée par la foudre à minuit. Des éclairs aveuglants tournaient autour de la Grande Ourse et éclairaient toute la terre. Fubao tomba enceinte de ce coup de foudre. Vingt cinq mois après, elle accoucha d'un bébé à Shouqi (actuel Qufu, dans la province de Shandong), le futur Huangdi.   
D'autres légendes, notamment sa biographie sur le Shiji et le Livre des Han raconte qu'il serait fils de Shaodian et de Fubao du clan Youjiao. Il serait né dans un lieu nommé Tianshui après vingt-cinq mois de gestation. Selon la tradition religieuse, il serait né le deuxième jour du deuxième mois lunaire ou le troisième jour du troisième mois dans la Gorge de la descente du dragon  à la Passe de Juyuan sur le Plateau de terre jaune. Il sut, quelque soit la version liée à sa naissance, parler quelques jours après sa naissance. D'une très grande intelligence, il devint le chef du peuple.

Le nom de Huangdi s'explique par son lien avec la Terre, car les Chinois ont associé la couleur jaune (huang) à l'élément terre. Il vivait sur une montagne d'où quatre fleuves descendaient, le mont Kunlun. Sous le nom de Fenglong, il avait également sa résidence dans le marais du Tonnerre. Fenglong était une créature à corps de serpent qui était le maître du tonnerre et de la pluie. L'épouse de Huangdi s'appelait Leizu, Tonnerre-Ancêtre. Elle aurait enseigné aux femmes d'élevage des vers à soie.


En réalité, Huangdi n'était autre que le dieu du Tonnerre des Tokhariens. Le mont Kunlun, situé au sud-ouest de l'actuelle province du Xinjiang, devait être une montagne sacrée des Tokhariens. L'adoption de Huangdi par les Chinois a été assez tardive. Il ne figure pas dans le Shu jing, ouvrage rassemblant des textes datant du onzième au septième avant J.-C.. Ce livre fait commencer l'histoire de la Chine avec Yao et Shun.

Il aurait eu quatre épouses, dix concubines et vingt-cinq fils. Son épouse principale, issue du clan Xiling, est connue sous le nom de Luozu ou Leizu, deux caractères comprenant l'élément soie (mi) dont elle aurait enseigné la fabrication aux femmes. Sa deuxième épouse, Momu, aurait été laide mais vertueuse. Huangdi aurait décerné à ses fils douze noms de famille. Il est considéré comme l’ancêtre de ceux qui les portent, ainsi que des souverains mythiques Shaohao, Zhuanxu, Ku, Yao, Shun et des fondateurs des dynasties Xia, Shang et Zhou. Après sa victoire sur Chiyou, il aurait choisi Fenghou, Limu, Changxian et Dahong comme ministres. Sa sépulture se trouve au mont Qiao, qui a été situé au Shaanxi à Huangdiling (tumulus de Huangdi)ou au Hebei dans le district de Zhuolu.

Selon le Shiji, lorsqu’il accomplit le sacrifice impérial au mont Tai, deux dragons jaunes apparurent, signifiant son lien avec la terre. Dans la version du groupe des Cinq empereurs où chacun est associé à un orient, Huangdi représente le centre, comme la terre et la couleur jaune.

Il vivait sur le mont Kunlun d’où quatre fleuves descendaient. Sous le nom de Fenglong, créature à corps de serpent maître du tonnerre et de la pluie, il avait également sa résidence dans le Marais du tonnerre. Sur la fin de sa vie il fit fondre un tripode, enfourcha un dragon et s’envola vers l’ouest. L’un de ses ministres, voulant le retenir, décocha une flèche au dragon. Blessé, celui-ci dut se poser sur le mont Qiao et c’est pour cela que son tumulus funéraire s’y trouve.

L'épisode le plus célèbre concernant l'Empereur Jaune est son combat contre Chiyou. Ce monstre aurait eu des sabots de buffle, quatre yeux et six mains, des cornes et des poils aux oreilles qui se dressaient au-dessus de sa tête. Il se nourissait de sable, de fer et de pierres et il était expert en fabrication d'armes. D'abord vassal de l'Empereur Jaune, il voulut le détrôner. Pour cela, il s'attaqua d'abord à Yandi, l'Empereur du Sud, forçant celui-ci à se réfugier à Zhuolu. Puis il imposa son autorité au peuple des Miao, qu'il recruta dans son armée et il alla attaquer Yandi à Zhuolu. Yandi fit alors appel à l'Empereur Jaune. Celui-ci fut d'abord vaincu : ses troupes s'égarèrent dans une brume suscitée par l'ennemi et ne durent leur salut qu'au Prince du Vent (Fenghou). Celui-ci inventa une statuette montée sur un char (zhinanche), qui, ancêtre du gyroscope, pointait dans la direction de départ quels que soient les changements de directions ; mais il ne s'agissait pas d'une boussole comme on le dit maintenant.

Chiyou créa alors une tempête ; mais l'Empereur Jaune appela sa fille Ba, créature chauve et laide qui avait le pouvoir d'arrêter la pluie. Elle épuisa son énergie vitale dans ce combat et ne peut plus remonter au ciel. Comme elle continuait à provoquer des sécheresses, son père exigea qu'elle réside dans le nord ; mais elle venait quand même périodiquement parmi les humains, qui la surnommaient Ba la Sécheresse (Hanba) et pratiquaient alors une cérémonie d'exorcisme. Chiyou eut ensuite recours à une race de géants, les Kuafu. L'Empereur Jaune reçut alors un traité de stratégie de la Fille Sombre (Xuannü), qui lui permit ainsi de vaincre et qui lui enseigna aussi la stratégie des rapports sexuels pour satisfaire toutes ses concubines. Finalement Chiyou fut fait prisonnier et mis à mort.

Ce combat fut par la suite représenté par des hommes portant des masques de buffle, sorte de danse appelée Jiao dixi. Le masque du taotie sur les bronzes représenterait la tête de coupée de Chiyou et aurait pour but de terrifier les esprits malfaisants en rappelant le sort de celui qui voulut troubler la paix céleste. Ce combat représente certainement une coupure dans l'histoire de la civilisation chinoise : peut-être la soumission de tribus méridionales et l'unification d'au moins la moitié nord du pays ; également la coupure entre le monde humain et celui des esprits puis qu’après la victoire, les relations entre le ciel et la terre furent coupées afin d'éviter que les être surnaturels, comme Chiyou avec les Miao, ne fassent appel aux humains dans leurs luttes.
 
Huangdi, l'Empereur Jaune ou encore L'Empereur céleste le plus grand, vainquit Chiyou et accéda ainsi finalement au trône du Palais céleste sur le mont Kunlun. Il y établit alors l'ordre céleste suivant dont il occupa la place centrale :

- Taihao (Fuxi), l'Empereur céleste à l'Est, assisté par Jumang, dieu du bois - Yandi, l'Empereur céleste au Sud, assisté Zhurong, dieu du feu - Shaohao, empereur  céleste à l'Ouest, assisté par le dieu du métal Rushou - Zhuanxu, l'Empereur céleste au Nord, assisté par Xuanming.

Huangdi résidait lui au centre du Palais céleste. Il contrôlait tout l'univers avec l'assistance de Houtu, dieu de l'eau. Huangdi avait quatre têtes avec lesquelles il pouvait surveiller les quatre points cardinaux en même temps. En cas de désaccord entre les dieux, Huangdi jouait le rôle de juge. Il  était juste et impartial. On raconte ainsi que Gu, le fils du dieu Zhulong, dieu du Mont Zhongshan, tua Baojiang avec Qinpei dans le sud du Mont Kunlun. Au courant de ce crime, Huangdi captura les deux tueurs et les mit à mort. Qinpei devint un aigle, devint un aigle à la tête blanche, au bec rouge et aux pattes de tigre (présageant les guerres partout où il passait), tandis que Gu devint un oiseau à la tête blanche, au bec droit et aux pattes rouges (présageant la sécheresse partout où il passait).
 
L’Empereur jaune dirigea les Empereurs célestes pour contrôler l'univers et le gouverner. Pour faciliter leur travail, il planta un arbre divin, Jianmu, qui permettait la circulation entre le ciel et la terre. Il est l'un des grands civilisateurs et apprit aux hommes beaucoup d'inventions comme dresser des pièges pour capturer les bêtes sauvages. Les Chinois attribuent aussi à Huangdi l'invention de l'architecture, de la monnaie, de la métallurgie ou encore la division du gouvernement en six ministères. Il aurait écrit le premier traité de médecine, le Neijing suwen (Canon de la médecine). Sous la dynastie Han, il était considéré comme le co-fondateur du taoïsme, avec Lao Tseu. Tandis que Huangdi était le maître des pratiques ésotériques et magiques, Lao Tseu était le fondateur de la mystique. Le taoïsme était donc appelé Huanglao dao, la Voie (ou Doctrine) de Huangdi et Lao Tseu.

Sa femme apporta l'élevage des vers à soie et le tissage de la soie ; tandis que plusieurs de ses ministres furent des inventeurs. Cangjie inventa l'écriture en se basant sur les traces des animaux ; Linglun créa une nouvelle musique ; Da'nao le système jia zi pour compter par soixante en mêlant troncs célestes et branches terrestres.

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