Les formules sacrées du Taoïsme


Le mot Zhou (formule sacrée, incantation) est employé comme traduction du mot sanskrit mantra. Le rituel taoïste use largement de formules sacrées dont la signification, tantôt intelligible, tantôt obscure, importe moins que le pouvoir du son céleste qu'elles reproduisent. Contenues dans les textes sacrés, elles sont récitées pendant la psalmodie, les exorcismes, les rites pour favoriser la chance et conjurer les calamités, et à des fins de guérison ou de purification. Elles se concluent souvent par jiji ru lüling (Vite, vite! En accord avec les lois et les ordres), sur le modèle d'expressions qui terminaient les documents impériaux.

L'influence du bouddhisme tantrique dans le développement des zhou taoïstes est attestée par l'emploi, surtout dans la tradition du Joyau magique, de formules inspirées des sons sanskrits (fanyin), mais des incantations pour éloigner ou soumettre les démons étaient déjà employées par les Maîtres célestes des origines, avant la diffusion en Chine des mantra et dharani bouddhistes.. Sous leur forme écrite, ces formules sont des exemples d'"écriture authentique"(zhenwen), issus spontanément du souffle primordial, souvent en concomitance avec la révélation des écritures. Parmi les plus importantes, la "formule pour la transformation du corps" (Da bianshen zhou) est récitée par le maître du Dao au début des Grandes Assemblées pour s'identifier avec l'univers entier et les divinités. Le Tianpeng zhou une invocation particulièrement efficace, formée de 24 caractères, adressée à Tianpeng, la divinité de l'exorcisme.

Les caractères qui composent les formules sacrées ne sont pas seulement récités, ils peuvent aussi être placés à l'intérieur des tombes ou au sein de l'aire rituelle. Souvent tracés sous forme stylisée pour imiter l'écriture céleste, ces signes, à la différence des talismans, correspondent à des caractères chinois réels.

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