Le Canon taoïste



Le premier inventaire officiel des écritures taoïstes, présentées à la Cour en 437, fut dressé par Lu Xiujing (406-477). L'auteur rassembla et ordonna les ouvrages en trois sections, les "3 grottes" (Sandong), et exclut les textes des Maîtres célestes, probablement parce qu'ils étaient déjà réunis dans un recueil, la Zhengyi fawen (Textes statutaires de l'Un orthodoxe), qui prit place dans la classification générale lorsque, au VIème et VIIème siècles, furent ajoutés les "4 Suppléments" (Sifu). La répartition en sept sections ainsi établie fut reprise dans la première édition du Canon à l'époque Tang (748) et maintenue dans les compilations suivantes (époques Song, Yuan et Ming) qui inclurent progressivement les ouvrages de nouveaux courants.

La subdivision du Canon en "3 Grottes" servait initialement à distinguer les ouvrages de trois courants doctrinaux différents :

- la "Grotte du Vrai" (Dongzhen) avec les textes de la Suprême Pureté centrés sur les techniques de méditation,
- la "Grotte du Mystère" (Dongxuan), avec les textes du Joyau magique centrés sur le rituel,
- la "Grotte de l'Esprit" (Dongshen), avec les textes de la tradition des Trois Augustes (Shanhuang) centrés sur l'emploi des talismans, des formules sacrées, des techniques divinatoires et des exorcismes.

Les 4 Suppléments furent divisés de la façon suivante :

- La "Section du Grand Mystère" (Taixuan Bu), rattachée à la "Grotte du Vrai" et constituée de textes centrés sur le Daode jing,
- La "Section de la Grande Paix" (Taiping Bu), rattachée à la "Grotte du Mystère" et constituée de textes fondés sur le Taiping jing (Livre de la Grande Paix),
- La "Section de la Grande Pureté" (Taiqing Bu), rattachée à la "Grotte de l'Esprit" et constituée de textes d'alchimie et de manuels de techniques de longévité,
- La "Section de l'Un orthodoxe" (Zhengyi Bu), constituée des textes des Maîtres célestes.

Le Daozang (dépot du Dao) désignait donc à l'origine l'ensemble des textes conservés dans les centres taoïstes, puis il s'appliqua aux versions du Canon patronnées par la cour impériale. La version actuelle du Canon est le Da Ming Daozang jing (dépôt des écritures taoïstes de la grande dynastie Ming), connu aussi sous le nom de Canon de l'ère Zhengtong (1436-1450).

En effet en 1406, le Maître céleste Zhang Yuchu (1361-1410) fut chargé par Ming-Yongle qui régna de 1403 à 1425 de réaliser un nouveau recueil officiel. Achevé en 1445 et imprimé en 1447, le Canon Ming réunit quelques 1500 ouvrages, de longueur variable : textes de l'école taoïste et commentaires correspondants, oeuvres révélés, littérature des différentes écoles (manuels de méditation et de liyurgie, textes médicaux et alchimiques, ouvrages hagiographiques et cosmologiques, livres de divination, d'astrologie, registres monastiques et annales de sites sacrés). Preuve de l'ouverture et de la souplesse du taoïsme. Le Canon comprend aussi des textes qui se rattachent au bouddhisme, au confucianisme et à d'autres écoles philisophiques anciennes.

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