Le Monastère de la Falaise magique

Ce monastère situé près de Ta'an, tire son nom d'une légende contée dans la chronique du taishan et selon laquelle le moine Langgong, fondateur du monastère Shentong, vit les tigres s'agenouiller et les rochers s'incliner sur son passage, en 351 : "Ne vous étonnez pas de ce miracle, car les rochers ont une âme", dit-il aux ermites qui vivaient là.

Au temps de sa plus grande prospérité, sous les Tang, puis sous les Song, ce monastère compta une quarantaine de temples et plus de 500 moines. Il faisait alors partie des "Quatres Superbes", c'est à dire des quatre monastères les plus célèbres de Chine. Il était presque aussi important, à l'époque Tang, que le temple du Taishan et, selon la croyance populaire, on ne pouvait aller en pèlerinage au mont Tai sans visiter le monastère de la Falaise magique. Aujourd'hui pagodes, stèles et pavillons s'étagent sur ce contrefort du massif du Taishan, au milieu des pins, cyprès, grenadiers, plaqueminiers et autres essences.

Après avoir franchi le pont du Double Pin, on pénètre dans le monastère par la Première Porte de la montagne, imposant ouvrage d'époque Qing. Puis, la deuxième porte de la montagne, située entre la Tour de la cloche et la tour du Tambour, renferme plusieurs stèles des dynasties Tang et Song.

La salle des Mille Bouddhas (Qianfo dian) fut reconstruite sous les Ming dans son style originel (celui des Tang), puis plusieurs fois restaurée sous les Qing. D'après une stèle portant une calligraphie de Liang Qichao (1873-1929), écrivain et homme politique réformateur, il abriterait les plus belles sculptures de Chine, à savoir : au centre, une statue du Bouddha, d'époque Song, en rotin tressé, laqué et doré sur un socle de 3 m, flanquée de deux statues en bronze d'époque Ming. Sur le pourtour, une suite de 40 arhat, plus grands que nature, semblent débattre de la loi bouddhique. Réalisés sous les Song du Sud, ils furent modelés en argile sur âme de bois, dans un style extrêmement réaliste, tant dans l'acuité de l'expression des visages que dans les attitudes des mouvements de tête et de mains.

A droite, sur une terrasse à un niveau plus élevé, le pavillon des Livres impériaux, du temps des Qing, se distingue par une inscription en caractères sigulaires (écritures des sceaux). De là, on peut observer la Pierre de Langgong, un rocher qui, sur la crête de la montagne, dominant le monastère, aurait la forme d'un moine appuyé sur un bâton. D'autres rochers ont fait parler l'imagination populaire. Ainsi une petite hauteur tabulaire représenterait le lit de Gegong, du nom d'un moine, tandis qu'un autre, dit Miroir du Diable, passe pour refléter la véritable personnalité de celui qui se tient devant lui : un diable qui aurait l'aspect d'un homme verra réellement l'image d'un diable.

En sortant de cette salle et en suivant une allée sur la gauche, on atteint une forêt de stûpa, vaste cimetière ou furent inhumés les supérieurs du monastère, à partir des Tang jusqu'aux Qing. L'ensemble est dominé par la pagode Pizhi, dont les neufs étages en brique furent édifiés sous les Song. En traversant la forêt de stûpa, on remarque une pagode à étage unique. Elle fut élevée au milieu du VIIIème siècle pour recueillir les centres du fondateur du monastère. Je suis à la recherche d'une photo de ce site, merci d'avance.

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