Les grottes de Yungang sont non seulement un chef-d’œuvre d’art bouddhique, mais aussi un important lieu de culte. Quelque 40 000 hommes encadrés par des artistes inspirés les ont sculptées dans le grès de la montagne. Protégées des regards indiscrets pendant des siècles, elles ont survécu aux pillages, aux intempéries et à la pollution. Situés dans le Shanxi, à 16 km à l’ouest de Datong, ces splendides sanctuaires rupestres ont été en grande partie aménagés à l’époque des Wei du Nord dans les profondeurs de la colline sacrée de Wuzhou. Les sculptures de personnages bouddhiques que l’on y trouve sont parmi les plus anciennes de Chine. Les plus importantes ont été réalisées entre 460 et 494, à l’époque où Datong était capitale dynastique. Taillées dans le grès par près de 40 000 ouvriers, ces grottes ont bien mieux résisté aux outrages du temps que les constructions en bois bâties à proximité (temples et pavillons), qui ont presque toutes disparu.
Durant des siècles, le site ne fut fréquenté que par les dévots. Ce précieux isolement a cessé au début du XXe siècle lorsque des archéologues et des collectionneurs, ayant découvert ces grottes, s’y sont précipités et se sont emparés de leurs statues. De nombreuses pièces de prix ont été acheminées vers le Japon et les pays occidentaux, où elles se trouvent encore. Aujourd’hui les autorités chinoises s’efforcent de préserver au mieux le site, à la fois de l’usure du temps et des effets de la pollution. La décoration des grottes illustre l’évolution et la diversité de l’art bouddhique au fil des âges. Les 45 grottes taillées à même la roche qui ont subsisté abritent 5000 statues. Certaines sont de simples niches renfermant des bouddhas géants (le plus haut mesurant 17 m), d’autres sont conçues comme de véritables temples, protégées par des galeries de bois et ornées de reliefs. La thématique s’organise autour du personnage du Bouddha. Des Jataka, des contes retraçant les vies antérieures du Bouddha historique (Sakyamuni), sont illustrés sur les parois. On peut voir une scène où le Bouddha donne sa chair pour sauver une colombe et les 500 bandits dont on avait retiré les yeux. Dans une autre, il prélève des lambeaux de peau sur ses jambes afin de nourrir un aigle qui s’apprête à dévorer un oiseau. L’expressivité des visages et des postures donne à ces scènes une véritable vie. Les grottes se succèdent sur environ 1 km. Elles se divisent en 3 groupes. La plus grande des grottes abritait jadis un sanctuaire.