Légendes des minorités de Chine


Légende Drung de la séparation de la terre et du ciel

La minorité chinoise Drung raconte la légende selon laquelle la terre et le ciel étaient autrefois enlacés. Par une gigantesque échelle de bois on pouvait ainsi monter au ciel ou descendre sur terre.

Un jour, deux frères, nommés Peng et Ting, se mirent à gravir l'échelle gigantesque pour chercher dans le ciel de l'or et de l'argent. Arrivés en haut de l'échelle, ils rencontrèrent une fourmi géante qui leur demanda de lui donner leurs anneaux. Les deux frères refusèrent de donner leurs précieux anneaux à cette étrange créature et franchirent les derniers barreaux de l'échelle pour atteindre le ciel.

Une fois les deux frères ayant atteint le ciel, la fourmi grignota le dernier barreau de l'échelle, séparant à jamais le ciel et la terre. Les hommes ne purent plus monter au ciel et Peng et Ting ne purent redescendre.

Très affligé, Peng se changea en éclair tandis que Ting se changea en esprit malfaisant qui terrorisa les hommes.

Légende du soleil et de la lune chez les Drung

Une autre légende de la minorité chinoise Drung, raconte qu'à l'aube du temps, le monde n'était pas rythmé par la succession du jour et de la nuit. Les astres sortis tous ensemble, brillaient continuellement dans le ciel, exposant la terre aux brûlures de leurs rayons destructeurs.

Un chasseur émérite décida de mettre fin à cette situation et décocha une flèche au premier astre, le masculin, qui tomba à terre. En voyant cela, le deuxième astre, féminin, alla se cacher, plongeant le monde dans l'obscurité. Les hommes envoyèrent alors le coq pour qu'il appelle de son chant l'astre caché et le fasse sortir de sa cachette, ce qu'il fit. L'astre touché par le chasseur se remit aussi à briller mais de façon plus faible, dans le ciel noir de la nuit.

Depuis ce jour, le soleil et la lune se succèdent dans le ciel, n'osant plus nuire à l'homme. Quand le chasseur mourut, son âme monta dans la lune où il vit encore. Les Drung voient d'ailleurs toujours son ombre noire flotter à la surface de la lune.

Légende Zuang de la grenouille faiseuse de pluie

La minorité chinoise Zhuang (dont on peut admirer en photo de belles jeunes femmes en costume traditionnel) raconte la légende selon laquelle un jour, le jeune Dong Linglang, ayant perdu sa mère, ne supportait plus le croassement des grenouilles qui, chaque nuit, troublait son sommeil.

Il finit par s'en débarrasser en les jetant dans l'eau bouillante. Affolées leurs consœurs s'en furent vers d'autres contrées , et la région connut des année de sécheresse. Torturé par le remords, Dong Linglang s'en fut consulter le dieu ancestral Buluoduo. Celui-ci révéla que les grenouilles étaient les messagères du dieu du Tonnerre, qui dirige le vent et la pluie, le malheur et le bonheur des hommes. Leur départ avait provoqué la colère du dieu, et la sécheresse s'était abattue sur le pays. Il fallait donc apaiser les mânes des grenouilles injustement tuées en leur organisant une cérémonie funéraire. Alors seulement les grenouilles reviendraient. Il restait encore aux hommes a s'assurer de leur soutien en les conviant aux fêtes célébrées pour le Nouvel An.

La cérémonie eut lieu et les hommes convièrent les grenouilles. La pluie revint alors et le village retrouva sa prospérité.

Les Zhuang de la région de Donglan, dans la province du Guangxi, perpétuent la fête des Grenouilles, chaque année, entre le 1er et le 15 du 1er mois lunaire. 

La légende du Roi-Bambou

Dans une région située dans l'actuelle province de Guizhou, une légende raconte comment un enfant enfermé dans une tige de bambou devint le roi du royaume de Yelang, royaume aujourd'hui disparu.

La légende raconte qu'alors une jeune fille se baignait dans une rivière, une grosse tige de bambou à trois noeuds heurta sa jambe. Entendant des cris venant de l'intérieur de la tige, elle fendit celle-ci et découvrit un bébé.

Elle éleva l'enfant comme son propre fils. Devenu grand, ses talents de guerrier et ses exploits firent de lui le roi du royaume de Yelang. Il prit le nom de Roi-Bambou et la tige qui l'avait porté devint une forêt dans laquelle on lui dressa un sanctuaire.

Inquiet de la puissance de ce royaume à ses frontières, l'empereur des Han fit assassiner le Roi-Bambou. Puis regrettant cette décision, il envoya des émissaires chargés de cadeaux en signe de repentir.

Les deux fils du Roi-Bambou hésitèrent à accepter les présents du meurtrier de leur père. Finalement la sagesse les poussa à les accepter car un refus aurait déclenché une guerre à l'issue fatale pour leur peuple.

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