Des objets bouddhistes, taoïstes et traditionnels chinois pour les fêtes


La boutique de décoration chinoise Ruyi http://www.ruyi-france.com propose de nombreux objets issus de l'artisanat traditionnel bouddhiste ou taoïste chinois. La boutique vend ainsi de nombreuses statuettes de bouddha, de créatures mythologiques (dragon, pixiu etc...), de héros légendaires mais aussi des tentures porte-bonheur ou encore des brûles-encens. Tous les objets traditionnels et spirituels chinois sont disponibles.

Cette boutique, partenaire de notre blog, permettra à tous ceux qui veulent créer une ambiance de spiritualité et de recueillement, dans la plus pure tradition chinoise, de le faire pour un petit prix et une livraison garantie. 

La Tombe de l'empereur Dragon



J'ai testé pour vous (en DVD), La Momie : La Tombe de l'empereur Dragon, avec Jet Li. L'histoire raconte comment, il y a deux millénaires, le terrible empereur Er Shi Huangdi régnait en tyran sur la Chine (sans blague ?).

Comme beaucoup de mégalomanes, il demanda à son plus vieil ami, le général Ming Guo, de partir à la recherche d'une sorcière du nom de Zi Yuan, qui saurait où se trouve le secret de la vie éternelle.

Mais lorsqu'ils se rencontrèrent, Ming Guo et Zi Yuan tombèrent amoureux. Jaloux comme un poux, l'empereur fit exécuter Ming par jalousie et ordonne à Zi Yuan de le rendre immortel. Au lieu de cela, la sorcière le maudit, le transformant, lui, ainsi que toute son armée, en statues de terre cuite. Ils furent placés dans une immense tombe. Evidemment l'empereur de chine et l'armée des soldats enterrés de Xi'an vue par l'industrie du cinéma américain, on pouvait s'attendre au pire...

Vingt siècles plus tard, la famille d'archéologue la plus célèbres au monde, les O'Connell, vont être confrontés à cet empereur qui revient à la vie. Afin d'empêcher l'empereur de devenir immortel et d'élever son armée, les O'Connell devront se rendre depuis l'Himalaya jusqu'à la tombe de l'empereur. Ils devront faire face à un général cruel, à un dragon cracheur de feu à trois têtes ainsi qu'à six mille guerriers de terre cuite (la routine quoi...).

Voilà, voilà...j'ai été un peu déçu car j'avais de gros espoir sur ce film (surtout que j'avais adoré les deux premiers), je ne sais pas si c'est l'accumulation de clichés sur la chine ancienne ou l'humour qui était moins percutant que dans les deux précédents films...mais bon, ça m'a laissé un peu sur ma faim, même Jet Li que j'adore ne m'a pas convaincu en empereur revenu du fond des âges. Cela étant je vous le conseille pour passer une soirée tranquille ou vous aurez envie de vous vider la tête et si vous aimez les films à effets spéciaux (je suis un peu dur mais je vous rassure c'est quand même mieux qu'Indiana Jones et le crâne de cristal, il n'y pas de mal me direz-vous...). Voici la bande-annonce :

Les formules sacrées du Taoïsme


Le mot Zhou (formule sacrée, incantation) est employé comme traduction du mot sanskrit mantra. Le rituel taoïste use largement de formules sacrées dont la signification, tantôt intelligible, tantôt obscure, importe moins que le pouvoir du son céleste qu'elles reproduisent. Contenues dans les textes sacrés, elles sont récitées pendant la psalmodie, les exorcismes, les rites pour favoriser la chance et conjurer les calamités, et à des fins de guérison ou de purification. Elles se concluent souvent par jiji ru lüling (Vite, vite! En accord avec les lois et les ordres), sur le modèle d'expressions qui terminaient les documents impériaux.

L'influence du bouddhisme tantrique dans le développement des zhou taoïstes est attestée par l'emploi, surtout dans la tradition du Joyau magique, de formules inspirées des sons sanskrits (fanyin), mais des incantations pour éloigner ou soumettre les démons étaient déjà employées par les Maîtres célestes des origines, avant la diffusion en Chine des mantra et dharani bouddhistes.. Sous leur forme écrite, ces formules sont des exemples d'"écriture authentique"(zhenwen), issus spontanément du souffle primordial, souvent en concomitance avec la révélation des écritures. Parmi les plus importantes, la "formule pour la transformation du corps" (Da bianshen zhou) est récitée par le maître du Dao au début des Grandes Assemblées pour s'identifier avec l'univers entier et les divinités. Le Tianpeng zhou une invocation particulièrement efficace, formée de 24 caractères, adressée à Tianpeng, la divinité de l'exorcisme.

Les caractères qui composent les formules sacrées ne sont pas seulement récités, ils peuvent aussi être placés à l'intérieur des tombes ou au sein de l'aire rituelle. Souvent tracés sous forme stylisée pour imiter l'écriture céleste, ces signes, à la différence des talismans, correspondent à des caractères chinois réels.

Les Chiang-Shih, les vampires chinois


Les vampires chinois diffèrent grandement de leurs cousins occidentaux, tels que le célèbre Dracula. En effet, ce ne sont en fait que des morts qui ont été possédés par des esprits malfaisants. Appelés Chiang-Shih, les vampires chinois s’en prennent aux femmes et tuent les nouveaux-nés. Ils ne peuvent pas marcher et avancent par bonds, le plus souvent les bras tendus vers l'avant. Leur ongles sont très développés, et ils s'en servent comme arme pour transpercer le cou de leur victime. Leurs yeux sont injectés de sang et leurs lèvres tuméfiées.

Le vampire chinois est rarement très malin, et il se dirige vers la victime en ligne droite et sans réfléchir. Mais leur force est plus importante que celle d'un humain. Les prêtres taoïstes utilisent des incantations pour détruire ces monstres. Autre arme contre les vampires, l'encre préparée avec du sang de poulet et un grain de riz. Déposée sur un cercueil elle empêche le vampire d'en sortir, le contact lui étant douloureux.

Le film culte de vampire chinois est bien sûr Mr Vampire (1985) de Ricky Lau et toutes ses suites. Certains considèrent les vampires chinois comme des zombis, mais c'est une erreur car ils sont animés d'une intelligence maléfique qui n'a rien de commun avec ces autres morts-vivants.

Les grottes de Yungang


Les grottes de Yungang sont non seulement un chef-d’œuvre d’art bouddhique, mais aussi un important lieu de culte. Quelque 40 000 hommes encadrés par des artistes inspirés les ont sculptées dans le grès de la montagne. Protégées des regards indiscrets pendant des siècles, elles ont survécu aux pillages, aux intempéries et à la pollution. Situés dans le Shanxi, à 16 km à l’ouest de Datong, ces splendides sanctuaires rupestres ont été en grande partie aménagés à l’époque des Wei du Nord dans les profondeurs de la colline sacrée de Wuzhou. Les sculptures de personnages bouddhiques que l’on y trouve sont parmi les plus anciennes de Chine. Les plus importantes ont été réalisées entre 460 et 494, à l’époque où Datong était capitale dynastique. Taillées dans le grès par près de 40 000 ouvriers, ces grottes ont bien mieux résisté aux outrages du temps que les constructions en bois bâties à proximité (temples et pavillons), qui ont presque toutes disparu. 

Durant des siècles, le site ne fut fréquenté que par les dévots. Ce précieux isolement a cessé au début du XXe siècle lorsque des archéologues et des collectionneurs, ayant découvert ces grottes, s’y sont précipités et se sont emparés de leurs statues. De nombreuses pièces de prix ont été acheminées vers le Japon et les pays occidentaux, où elles se trouvent encore. Aujourd’hui les autorités chinoises s’efforcent de préserver au mieux le site, à la fois de l’usure du temps et des effets de la pollution. La décoration des grottes illustre l’évolution et la diversité de l’art bouddhique au fil des âges. Les 45 grottes taillées à même la roche qui ont subsisté abritent 5000 statues. Certaines sont de simples niches renfermant des bouddhas géants (le plus haut mesurant 17 m), d’autres sont conçues comme de véritables temples, protégées par des galeries de bois et ornées de reliefs. La thématique s’organise autour du personnage du Bouddha. Des Jataka, des contes retraçant les vies antérieures du Bouddha historique (Sakyamuni), sont illustrés sur les parois. On peut voir une scène où le Bouddha donne sa chair pour sauver une colombe et les 500 bandits dont on avait retiré les yeux. Dans une autre, il prélève des lambeaux de peau sur ses jambes afin de nourrir un aigle qui s’apprête à dévorer un oiseau. L’expressivité des visages et des postures donne à  ces scènes une véritable vie. Les grottes se succèdent sur environ 1 km. Elles se divisent en 3 groupes. La plus grande des grottes abritait jadis un sanctuaire. 

Le temple taoïste de la déesse A Ma à Macao

 
Ce temple taoïste est considéré généralement comme le plus ancien de Macao. Il daterait de 1555 et était certainement en place lorsque les premiers Portugais débarquèrent sur la péninsule. Le nom même de Macao a d’ailleurs comme origine celui de cette déesse taoïste (A Ma Gao), vénérée des navigateurs et des pêcheurs macanais et adorée par les marins portugais.

Cette déesse serait apparue au Xe siècle à travers la fille très pieuse d’une famille de pêcheurs du Fujian, Lin Mo. Grâce à ses pouvoirs magiques, elle aurait sauvé son père et son frère d’un naufrage mais refusa d’épouser un vieil homme qu’on lui promettait comme unique récompense, et se suicida…Par la suite, tous les marins la virent en apparition lors de leurs périples en mer, et plusieurs décrets impériaux établirent son existence tout en fondant un culte. Une divinité était née.

Une des caractéristiques les plus notable de ce temple est un rocher à l’entrée, tourné vers la mer, sur lequel figure une représentation colorée de la jonque chinoise qui aurait servi à amener la divinité à travers typhons et tempêtes. Sur cette figure, on la voit marcher sur la crête de la colline Barra et monter aux cieux. A flanc de colline, on voit beaucoup de rochers avec des inscriptions qui auraient plus de six siècles.
  
Le temple est très prisé des Chinois et on y croise beaucoup de touristes et locaux, notamment en période de fêtes, qui font des dons aux tortues sacrées et aux vieilles femmes qui mendient dans le temple.

Histoire de fantômes chinois, le chef-d'oeuvre du cinéma fantastique chinois


A Chinese Ghost Story (Histoire de fantômes chinois) est LE film fantastique (teinté de comédie romantique) chinois. Réalisé à Hong Kong, le premier opus date de 1987 et mettait en vedette le regretté Leslie Cheung, ainsi que Joey Wong (une des plus belle actrice taïwanaise) et Wu Ma.

Basé sur une histoire courte du grand écrivain chinois de la dynastie Qing, Pu Songling (1640-1715), le film a connu un immense succès en Asie notamment. L'engouement est tels qu'il connaîtra deux suites : Histoire de fantômes chinois 2 (1990) et 3 (1991), un film d'animation, une série télévisée et un remake 2011. On aura même le droit à une version érotique (Erotic Ghost Story). De nombreuses copies verront le jour, mais aucune n'atteindra la qualité des trois films initiaux.

L'histoire du premier "Histoire de fantômes chinois" raconte comment Ling Choi Sin, un timide collecteur de taxes arrive dans une petite ville et se réfugie dans un monastère en ruine : le temple de l'Orchidée. Il y rencontre Hsiao-tsing, une spendide jeune femme dont il va tomber amoureux. La belle est en fait un fantôme, sous la coupe d'un démon androgyne, Lau Lau, qui cherche à la marier au seigneur noir. Mais l'amour est le plus fort et Ling Choi Sin, aidé par un expert du maniement de l'épée et chasseur de fantômes, décide d'essayer de la sauver.

L'ensemble de l'oeuvre cinématographique présente toute la mythologie surnaturelle chinoise (magie taoiste et bouddhiste, démons terrifiants, fantômes bons et maléfiques) et aussi une des plus belle histoire du cinéma selon moi. Je vous conseille de vous précipiter voir ces trois films, ce sont des merveilles.

Voici les bandes-annonces de ces films d'exceptions :

Histoire de fantômes chinois :

Histoire de fantômes chinois 2.
Histoire de fantômes chinois 3.
Histoire de fantômes chinois 2011.

Le temple de la compréhension de toutes choses


Le temple de la compréhension de toutes choses, atypique par son architecture, est l'un des plus anciens temples bouddhiste de Kunming dans le Yunnan. Fondé sous la dynastie des Tang (618-907), reconstruit sous les Yuan (1276-1368), il a conservé le plan classique des temples Tang dans l'agencement et l'ordre de succession des salles. Le Lieu est très paisible, sauf le 1er et le 15e jour de chaque mois lunaire, où une foule nombreuse vient brûler de l'encens et des offrandes.

On peut admirer le monumental portique, édifié par le général Wu Sangui en 1666, où sont peints les quatre caractères "lieu saint de la compréhension de toutes choses" (Yuantong shenjin). Dans la salle des Quatre Rois célestes, protecteurs du monde et de la loi bouddhique, gardien des Quatre Orients, le Bouddha rieur Mile (autel central, face au Sud) accueille les fidèles et les pèlerins, tandis que, derrière lui, le guerrier Weituo symbolise la règle monastique. Au centre du bassin carré de la grande cour, élégant pavillon au toit octogonal dédié à la déesse Guanyin (forme de la déesse "aux mille bras").

La salle principale (Daxiong baodian) est remarquable par ses statues, attribuées à un maître sculpteur de Chengdu, et comptant parmi les plus beaux exemples de la statuaire bouddhique Ming (1368-1644), et ses sculptures qui ornent à profusion poutres, piliers (dragons enroulés) et corniches. A l'arrière du temple, un pavillon de style thai (Tongfo dian), offert par la Thaïlande, abrite un énorme Bouddha en bronze, Sakyamuni.

Histoires et contes sur les fantômes chinois



Voici quelques histoires et contes sur les fantômes (gui) en Chine :

Une histoire, rapportée par Liu Yiqing, raconte comment le fantôme d'un homme qui venait de mourir était affamé et très maigre. Il rencontra soudain le fantôme d'un ami mort une vingtaine d'année avant lui et qui était bien gras ; il lui demanda s'il pouvait lui indiquer un moyen de se procurer de la nourriture pour apaiser sa faim : "C'est très facile, dit le fantôme de l'ami. Manifeste-toi parmi les hommes, ceux-ci auront peur et te donneront de la nourriture".

Il y avait à l'est du village une famille riche et puissante qui était bouddhiste. Le fantôme alla dans un hangar tourner la meule à la façon d'un humain. Le maître de la maison dit aux gens de sa famille que le Bouddha avait pitié d'eux et leur envoyait  un fantôme pour les aider et moudre leur grain. On apporta le blé et le fantôme moulut de nombreux boisseaux de farine, puis partit encore plus épuisé. Il retourna voir son ami et lui reprocha de l'avoir trompé ; celui-ci lui conseilla de faire un second essai. Cette fois, le fantôme alla chez un croyant taoïste et, voyant un pilon près de la porte, commença à pilonner, comme un humain. L'homme se dit qu'hier un fantôme avait aidé quelqu'un d'autre et qu'aujourd'hui c'était son tour, et il apporta du grain pour qu'il continue à pilonner mais ne lui donna rien à manger si bien que le fantôme partit encore plus affamé et fatigué.

Cette fois, il se mit en colère contre son ami :

- Tu m'as trompé, j'ai aidé des hommes deux hommes deux jours de suite et je n'ai rien obtenu à manger.
- Tu n'as pas eu de chance, répondit l'ami, car parmi ces deux foyers, l'un était bouddhiste, l'autre taoïste ; il est donc difficile de les émouvoir. Cherche une famille ordinaire du peuple pour faire une apparition et tu obtiendras sûrement quelque chose".

Le fantôme repartit, entra dans une maison et vit un groupe de femmes en train de manger devant la fenêtre. Comme il y avait dans la cour un chien blanc, il le prit dans ses bras et le fit avancer dans les airs. Les femmes terrorisées devant ce phénomène consultèrent un devin qui leur dit : "Il y a un fantôme qui cherche de la nourriture, sacrifiez-lui ce chien blanc et disposez dans la cour des offrandes de fruits, de vin, de mets et il ne se passera plus rien". La famille obtempéra et le fantôme put ainsi se nourrir. Dès lors il renouvela souvent ses apparitions comme son ami le lui avait appris.


Une des plus anciennes histoires de fantôme figure dans les Annales de Lü Buwei : " Au nord du royaume de Liang, à Liqiu, il y avait un gui (fantôme) étrange. Il aimait prendre l'apparence d'un fils, d'un neveu, d'un frère. Un jour, un habitant revenait ivre du marché. Le gui se transforma en sosie de son fils et, tout en le soutenant, l'insulta dans les pires termes. Rentré chez lui et une fois réveillé de son ivresse, l'homme s'emporta contre son fils :

-Je suis ton père, comment peux-tu me traiter ainsi!

-Malheur! dit le fils en se frappant le front sur le sol. Ce n'est pas vrai. Hier je suis allé recouvrer une dette au village de l'est. Vous pouvez interroger les témoins.

Son père le crut et pensa qu'il s'agissait sûrement du gui bizarre dont il avait entendu parler. Le lendemain, il alla de nouveau en ville, espérant le rencontrer et le tuer . Mais son fils craignant que, allant boire, il n'est encore de la difficulté à revenir, alla à sa rencontre. L'homme en voyant son fils, tira son épée et le tua, croyant qu'il était encore trompé par le gui".

Une autre histoire met en scène Confucius lui-même : Confucius s'arrêta un soir dans un temple, épousseta l'autel et s'y installa pour écrire. Un fantôme démoniaque aux cheveux défaits, à la langue pendante et aux canines protubérantes apparut. Confucius resta imperturbable et continua d'écrire. Vexé le gui voulut s'emparer de son pinceau et de son papier. Confucius lui flanqua une tape. Encore plus ulcéré, le démon alla trouver le roi des Enfers, Yanlo. Celui-ci voulut venir voir cet homme étrange. Il commença par essayer de l'effrayer en restant à l'extérieur. Comme rien n'y faisait, il entra et sortit une langue qui s'allongea jusqu'à l'autel. Confucius écrivit alors dessus le pictogramme "montagne", ce qui écrasa la langue de Yanlo. Puis, après lui avoir arraché la promesse qu'aucun démon ne viendrait plus troubler ce temple, il transforma le caractère pour "montagne" en celui qui veut dire "sortir" pour laisser partir Yanlo.

Une anecdote du livre de Yuan Mei relate aussi une histoire de fantôme : Zhang Balang avait une servante qu'il aimait mais, après son mariage, il l'abandonna. Elle en tomba malade et, sur le point de mourir, elle dit qu'elle ne pardonnerait pas à son amant. Quant elle eut fini de respirer, soudain elle rouvrit les yeux et dit : "Le destin le protège et ne me laisse pas la possibilité de me venger. J'attraperai son épouse, cela reviendra au même". Deux ans plus tard, l'épouse mourut en couches.

Une autre histoire raconte comment en 1750, le trésor impérial fut volé et beaucoup d'objets précieux en jade dérobés. On interrogea donc les gardes. Au cours de l'interrogatoire, un de ces gardes, Chang Ming, soudain changea de voix et avec celle d'un enfant dit "Les objets en jade n'ont pas été volés par Chang Ming. Par contre ce qui est vrai, c'est qu'il est un meurtrier et je suis l'âme de sa victime".

Le fonctionnaire qui menait l'enquête, effrayé, le défera aussitôt au ministère des Châtiments, où l'interrogatoire se poursuivit, et l'accusé ayant toujours la voix de la victime, déclara : "Je m'appelle Erge, j'ai à présent quatorze ans. Ma famille habite à Haidien, mon père s'appelle Lin Xingwang. L'année dernière au nouvel an, Chang Ming m'a emmené voir ses lanternes. Sur le chemin du retour, profitant de la nuit et d'un endroit isolé, il voulut me violer. Je me suis mis à pleurer et à crier, j'ai résisté de toutes mes forces et je lui ai dis qu'en rentrant je raconterai tout à mon père. Sous le coup de la colère, Chang Ming m'a étranglé avec sa ceinture et a caché mon cadavre en l'enterrant au pied d'une digue. Comme j'avais disparu, mon père soupçonnant Chang Ming, est allé porter plainte au ministère des Châtiments, mais l'affaire fut classée faute de preuves. Dès lors, mon esprit a toujours suivi Chang Ming, mais je ne pouvais m'en approcher à moins de trois ou quatre pieds, car j'avais l'impression qu'il était une boule de feu qui me brûlerait. Ensuite ce feu sembla diminuer, ce qui me permit de venir plus près de lui et aujourd'hui j'ai pu finalement prendre possession de son enveloppe charnelle".

L'enfant donna ensuite toutes les précisions sur le service du ministère des Châtiments qui avait reçu la plainte de son père et sur la date, ainsi que sur l'endroit où se trouvait son cadavre. Quand on déterra celui-ci, il n'était pas encore tout à fait décomposé et le père put l'identifier. Au cours de l'interrogatoire qui suivit , si l'on appelait le nom de Chang Ming, celui-ci semblait se réveiller d'un rêve et reprenait sa voix normale, et si on appelait Erge, il devenait comme hébété et répondait avec la voix de la victime. Chang Ming dut donc avouer et fut condamné à mort.Le jour de l'exécution, Erge, reprit possession de Chang Ming et cria à son père qui reconnut la voix de son fils : "je m'en vais". Ce furent les dernières paroles prononcées par l’intermédiaire de Chang Ming.

L'alchimie intérieure chez les taoïstes



Pour atteindre le Dao, l'adepte doit se transformer grâce à des méthodes corporelles et surtout méditatives. En effet, le corps est le lieu des métamorphoses et le taoïste en fait son laboratoire. Il y installe en divers lieux chaudron et fourneau, transmute les substances et les forces qui le parcourent. Il se retire dans la montagne qu'est son propre corps, cette grotte-matrice où il se régénère. Il se livre à une véritable alchimie intérieure, unissant le feu du coeur et l'eau des reins, en s'inspirant des méthodes de l'alchimie extérieure qui était censée mener à l'immortalité.

Cette alchimie du corps est en fait une synthèse des méthodes corporelles et méditatives du taoïsme antique, aujourd'hui décrites à l'aide d'un vocabulaire alchimique, d'éléments mythologiques et des diagrammes symboliques du Livre des Mutations, le Yi-jing, qui figurent les processus mis en oeuvre. Cet ensemble de pratiques a attiré empereurs et lettrés, qui se sont efforcés de nourrir et de préserver leur cinabre intérieur, ce qu'ils évoquent parfois dans leurs poésies ou dans des peintures de paysage, reflets de leur état contemplatif.

L'élixir d'immortalité que les taoïstes de l'Antiquité fabriquaient à partir de drogues végétales ou minérales, revenant à une nourriture sauvage qui devait conférer à leur corps des caractéristiques particulières, telles que poussée de poils ou d'ailes, est désormais élaboré à partir de trois ingrédients de base : l'essence séminale chez l'homme ou le sang menstruel chez la femme, appelé métaphoriquement le "cinabre", le souffle (Qi ou Ch'i), et l'âme ou les âmes. Notre destin dépend de nous et non du Ciel, dit Laozi. Dans l'alchimie intérieure, l'adepte se sert de sa pensée, plus particulièrement de l'intention et de la puissance de visualisation de son esprit, pour provoquer des changements. Les processus de transformation dans l'être s'effectuent en circuit clos, d'où la nécessité de fermer toutes les ouvertures du corps et que rien ne s'en échappe, ni par les orifices, ni par les organes des sens.

La mise en mouvement de l'essence (énergie sexuelle) est la première étape du processus des transformations. Il s'agit de raffiner l'essence pour la transformer en souffle, puis transformer celui-ci en force spirituelle pour, dans l'étape ultime, fondre cette force dans le grand Vide. L'affinement des substances, par une montée de chaleur yang et une descente des secrétions yin, se fait selon un feu réglé en accord avec les mécanismes du temps, selon le rythme de l'heure, du jour, du mois, des saisons, de l'année. grâce à ces transformations se forme dans l'individu un être de lumière et d'immortalité, réplique de lui-même. 

Le Temple de la Source qui jaillit


Le Temple de la Source qui jaillit (Yongquan Si) est situé près de Fuzhou dans le sud de la Chine. Le temple se dresse au milieu de la montagne du Tambour (Gushan), ainsi appelée à cause du bruit qui monte des ravins les jours d'orage. A l'entrée du temple, l'eau de source jaillit d'une fontaine ; deux pagode en céramique, décorées de bouddhas, marquent l'entrée du lieu saint.

Le monastère a été fondé au Xe siècle par l'abbé Shenyan, sous le règne de Wang Shenzhi de Min. De vieux néfliers du Japon ombragent les cours intérieures, reliées entre elles par de belles galeries. A droite de la salle principale, un couloir mène aux cuisines, équipées de quatre immenses chaudrons, dont le plus grand peut recevoir, dit-on, assez de riz pour nourrir 1000 personnes.

La salle des livres canoniques renferme un vaste choix d'ouvrages religieux rangés dans de belles bibliothèques et abrite quelques précieuses reliques. A gauche de la salle de la Loi, trois vieux sagoutiers, que la légende fait remonter à l'origine du temple, attendent patiemment leur floraison (une fois tous les 1000 ans environ).

E-gui, le fantôme famélique chinois



Dans la mythologie bouddhiste, les E-gui (fantômes faméliques) sont des avatars qui en fonction de leur karma (la chaîne des causes et effets entraînant de nouveau causes et effets et déterminant les destinées successives des êtres vivants) qui attendent, en guise de rétribution, des êtres vivants qui seront punis de leurs méfaits.

Lors de leurs futures transformations et renaissances, les hommes peuvent assumer six formes (liu-dao) ou encore six voies (liu-qu). Ces possibilités de renaissance sont souvent représentées dans la roue de la vie de l'iconographie bouddhique, ce sont : Dieux, Titans, Hommes, Animaux, Fantômes faméliques et Habitants des enfers.

Cette classification allant du meilleur au pire, les trois dernières sont considérées comme des mauvaises voies (e-qu) et la gradation est d'être réincarné en brute (chu-seng) avec toutes les misères  que cela comporte, en démon ou fantôme affamé (e-gui) et enfin pire que tout, de séjourner définitivement aux Enfers, dans les prisons infernales, pour y subir des supplices éternels.

Dans le cas particulier des fantômes faméliques, encore appelés mânes affamés, les fantômes ainsi punis sont condamnés à une errance perpétuelle, tout en étant constamment tiraillés  par une faim et une soif dévorantes ; quand par hasard ils sont susceptibles de trouver boissons et nourritures et s'apprêtent à les absorber, des flammes su bitent les en empêchent. Sur les peintures chinoises, il sont représentés petits, squelettiques, le ventre distendu comme tous les affamés.

Ces créatures maudites apparaissent souvent dans les légendes et contes chinois, mais aussi dans la littérature, notamment dans les romans fantastiques chinois et au cinéma.

La géomancie ou feng shui


Le Qi est l'énergie fondamentale qui irrigue l'univers et ses créatures. Pour les territoires ce sont les vents (feng) et les eaux (shui). Pour le corps humain c'est l'air et le sang. L'observation des réseaux empruntés par le Qi, que sont l'hydrologie et la consignation des vents et courants a également engendré une science de la terre tout à fait particulière au monde chinois, que l'on appelle feng shui (vents et eaux), et que l'on traduit par géomancie, l'art de déchiffrer la terre. Ce déchiffrement repose tout entier sur l'observation et la régulation des Qi volatils et liquides et leur mise en harmonie, en résonance, avec ceux qui parcourent le corps humain.

L'afflux, la concentration de Qi est une bonne chose, qui produit la vitalité de la métamorphose ; leur dispersion est néfaste : vidant le terrain de toute sa dynamique, elle engendre la mort ; leur afflux non contrôlé est pareil aux inondations. Pragmatiquement, la circulation du Qi est aussi devenue métaphore de celle de l'argent. Préoccupation universellement partagée, son vocabulaire emprunte partout la morphologie des rivières, de leurs "cours", de leurs "flux".

D'une façon générale, le feng shui désigne donc les variations de climat censées être produites par le comportement moral des gens, par l'intermédiaire des corps célestes. Cela va notamment être mis en pratique pour mettre en harmonie les habitations des vivants et des morts avec les principes du Yin et du Yang ; les spécialistes, opérant avec avec boussole et compas astrologique, se servant également de charmes et talismans pour contrecarrer le caractère néfaste de certaines données topographiques, chaque endroit ayant ses caractéristiques particulières, naturelles ou artificielles, susceptible d'indiquer ou de modifier la nature du Qi universel.

La forme des collines ou montagnes, la direction des cours d'eau, manifestations des influences des vents et des eaux, revêtent dans ces conditions une importance primordiale ; mais, de même, la forme, la hauteur et l'orientation des édifices, des routes, des ponts, doivent être scrupuleusement choisies ; par exemple les chemins tortueux ou contournés sont favorables à la circulation des bonnes influences, alors que les influences malignes tendent à profiter des lignes droites (de la même façon, on s'arrange pour faire faire aux démons des tours qui les mettent en déroute : d'où les paravents devant les entrées) ; par exemple encore, une excellente position géomantique pour une tombe sera : une large rivière devant, une falaise abrupte derrière, avec des collines enserrant la droite et la gauche ; une maison d'habitation devant faire face au Sud.

Il appartient au fangshi, le bien nommé "maître de l'espace" ou géomancien, de décrypter, comme le médecin le fait avec le sang et le flegme dans un corps humain, comment circulent le vent et les eaux d'une terre à bâtir, d'un immeuble, du siège d'une entreprise. De lui répond la bonne marche du destin de la famille, de la société, de la tombe de l'ancêtre. Certains maîtres procèdent à des cérémonies et offrandes (voir photo), rappelant les origines mystiques du feng shui.

Au bord de l'eau, une histoire devenue légende


Lors d'un changement de cours du fleuve jaune en 944, un vaste lac entouré de marécages se forma au pied des monts Liang, à l'ouest de la province du Shandong. Le site constituait une place imprenable et fut choisit comme repaire, sous le règne de Song Huizong, par Song Jiang et sa troupe de bandits.

La bande était de la trempe de Robin des bois ou Mandrin. Song Jiang est un redresseur de torts, un rebelle à la justice officielle qu'il juge vénale et cruelle. Fort de sa position, il monte des expéditions vers les villes voisines, qu'il met au pillage, volant aux riches pour donner aux pauvres. Finalement soumis en 1121, il termine sa carrière comme soldat de l'armée régulière.

Rapidement la croyance populaire accrocha la figure de Song Jiang et de ses bandits au panthéon de ses héros divinisées, brodant une véritable mythologie autour de leurs hauts faits.

Une première version écrite parut vers 1300, sous la forme d'un recueil de chantefables. Mais c'est le roman "Au bord de l'eau", attribué à deux auteurs du XIVe siècle, Shi Nai'an et Luo Guanzhong, qui fut la principale contribution à la légende de Song Jiang. Jugé monument de subversion et de tactique insurrectionnelle, l'ouvrage fut interdit à la publication et à l'étalage à plusieurs reprises.

Cette mythologie historico-littéraires de la rébellion inspira nombre de mouvements d'insurrections et des sociétés secrètes qui se dressèrent contre le pouvoir des empereurs mandchous à partir du XVIIe siècle. Les différents membres de la bande des 108 brigands du roman "Au bord de l'eau" vont devenir des héros mythologiques chinois, incarnant la bravoure, l'insoumission, la justice...dans les différentes couches de la société chinoise.

Tigre, Lion et autres félins dans la symbolique chinoise



Les tigres étaient anciennement très nombreux en Chine ; il en reste aujourd'hui dans certaines provinces comme le Guandong, le Guanxi, le Nord-Est, et les plus grands sont d'une taille impressionnante. En tant que roi des animaux sauvages, le tigre à fait, pour les chinois, l'objet d'innombrables métaphores et illustrations : on le considérait comme l'emblème de la dignité souveraine, du courage et de la férocité (d'où l'appellation de "généraux-tigres donnée à des militaires valeureux) ; sa présence ou son rugissement étaient objets de terreur. On peignait des images de tigre sur les boucliers des soldats ou aux murs des villes fortifiées, afin de terrifier les ennemis, et l'on décorait d'insignes analogues les tenues de certains officiers.

Certains astrologues faisaient au tigre la réputation de vivre mille ans, et quand la bête atteignait cinq cent ans, elle devenait blanche ; ses griffes étaient utilisées comme talismans. Rappelons aussi que le tigre blanc (bai-hu) était associé à l'Ouest. Enfin d'après une superstition populaire, l'esprit d'une personne dévorée par un tigre incite ensuite le fauve à en dévorer d'autres : et ceux qui ont ainsi péri de mort violente peuvent revenir au monde à condition de se trouver un substitut ; selon une autre croyance, l'âme d'un homme dévoré par un tigre n'a plus le courage de quitter la bête, et devient un démon-esclave (chang) de cette dernière.

Quand aux autres fauves, le léopard est symbole de bravoure et de férocité martiale, et le lion (shi) est le maître des félins ; le lion peu courant en Chine apparaît tardivement dans l'imagerie et l'imaginaire chinois, mais le bouddhisme l'introduira comme figure de défenseur de la Loi et protecteur des bâtiments sacrés : des lions se trouvent fréquemment à l'entrée des temples et résidences, généralement accroupis avec une patte dressée et menaçante. Une des anciennes distractions populaires était la danse du lion (shua-shi-zi), où deux hommes sous un lion de papier ou de tisu dansaient en jouant avec une grosse balle colorée ; une croyance voulait en effet que le lion produisît du lai de ses pattes, et les paysans plaçaient des balles creuses dans la campagne pour que les lions, qui adoraient jouer avec les balles, y laissent du lait.

L’âme chinoise selon les taoïstes

L'ordre de l'univers dépend du jeu des deux grands principes fondamentaux, Yin et Yang. Le Yin est le principe femelle, celui de l'obscurité, du froid, de l'humidité, de l'inertie ; le Yang est le principe mâle, celui de la clarté, de la chaleur, de la sécheresse et du mouvement. A cette dualité cosmique correspondent, chez l'homme, une âme supérieure (hun) d'essence céleste, et une âme inférieure (po), terrestre.

L'âme supérieure correspond au yang ; il s'agit en fait de trois âmes (san-hun), car elle se compose de trois principes : le souffle (Qi), l'essence (jing) et l'esprit (shen). L'âme inférieure correspond au Yin, et est en fait composée de sept passions (qi-po) ou affects, qui sont : la joie (xi), la colère (nu), le chagrin (ai), la crainte (ju), l'amour (ai), la haine (wu) et le désir (yu) ; ces sept affects forment l'âme sensitive de l'homme. Ces trois hun et ces sept po coexistent dans l'homme au cours de sa vie, et c'est la mort qui les dissocie.

A ce moment-là, les trois âmes célestes (hun) deviennent esprit (shen) et quittent le corps ; mais l'âme sensitive devient un gui, fantôme ou démon, qui demeure dans le corps ; selon le degré de sa force, le gui peut de la sorte conserver le corps pendant un temps plus ou moins long.

Finalement, quand elle a épuisé son énergie, l'âme sensitive finit par s'éteindre, et le corps tombe en poussière et disparaît. Ces conceptions expliquent le rôle des histoires de fantômes dans le folklore et la littérature chinoises, où elles abondent : les gui, revenants, sont des manifestations d'énergie vitale non consumée réanimant les cadavres ou les objets ayant appartenu à des cadavres, et jouant aux vivants des tours souvent scabreux.

Les grands penseurs du taoïsme


Voici quelques un des plus grands penseurs du Taoïsme :

Laozi : philosophe chinois (570-490 av JC) et personnage mythique tenu par la tradition pour être l'auteur du Daodejing.  C'est le vieux maître, le père fondateur du taoïsme. Il est divinisé en 166 après JC par l'empereur Houan de la dynastie des Han.Il est en photo ci-dessus sur son boeuf sur lequel il a l'habitude de se promener.

Zhuangzi : Tcheou, dit Maître Tchouang vécu au IV siècle avant JC et est auteur de l'ouvrage homonyme, le Zhuangzi. C'est un penseur critique, en particulier à l'égard des puissants. Il est considéré comme étant le grand maître du taoïsme, Laozi lui-même en étant le fondateur largement mythique.

Liezi (Lie-tseu) : pensur taoïste qui aurait vécu à l'époque des Printemps et des Automnes. Cité plusieurs fois dans le Zhuangzi, il est l'auteur présumé du Liezi (Traité du vide parfait), recueil de fables philosophiques compilé probablement au IVe siècle avant JC.

Zhou yan : Ce philosophe qui vécut à la fin des royaumes combattants (305 av JC-240 av JC), joua un rôle déterminant dans la théorie du yin et du yang et des cinq éléments. On ne sait presque rien de sa vie. Selon l'historien chinois Sima Qian, il serait le membre le plus éminent de l'académie Jixia, groupe de savants rassemblés par le roi Xuan de Qi dans sa capitale. On l'appelait aussi Zouzi ou "Yan qui discourt du Ciel" du fait de ses compétences en astrologie. On lui attribue de nombreux ouvrages, dont le Zhouli (Livre des rites de Zhou), mais sa pensée ne nous est parvenue que sous forme d'extraits, notamment dans le Chunqiu et le Siji.

La Légende du héros chasseur d'aigles



La Légende du héros chasseur d'aigles (legend of the condor heroes) est un roman et une série TV de 1983 en 84 épisodes.

L’histoire a été écrite par l’auteur à succès Jin Yong, qui est considéré comme le maître incontesté des "wuxia xiaoshuo", roman d'arts martiaux lus avec passion par les chinois du monde entier. Les Editions You-Feng ont publiés ce livre en français en 2 tomes.

Ce roman très populaire a fait l'objet de nombreuses adaptations de série TV à Hong Kong et en Chine sorti sous le nom de Legend of the Condor Heroes. En 1983 avec Sharon Yeung, Miu Kiu Wai et Felix Wong, en 1994 avec Julian Cheung et Athena Chu ainsi qu’en 2003 avec Kwok Ching et Wong Yung. Une série animé a également vu le jour en 2003. D’autres adaptations ont eu lieu mais je ne les ai pas vu, notamment une en 2008.

La série TV m’a donné envie de lire ce livre, ce qui est rare (pas que je lise mais qu’une série m’en donne envie). L’histoire raconte comment sous la dynastie Song, deux frères d'adoption sont assassinés par des envahisseurs venus du nord. Pour les venger, leurs fils s'initient aux arts martiaux : grâce à une formation d'inspiration taoïste, privilégiant la maîtrise de l'énergie interne, ils deviennent de redoutables combattants. Or, la vie se charge de leur apprendre aussi l'importance des vertus de l'âme et de l'esprit : si Guo Jing au coeur pur choisit la voie de la droiture et de la justice, l'ambitieux Yang Kang est fasciné par le pouvoir et la puissance. Leur confrontation est donc inévitable. Vengeance, amours, trahison, loyauté, code de l'honneur, amitié, composent, sur fond de résistance à l'oppresseur.

Le fantastique est très présent dans la série, on y trouve de nombreuses sectes secrètes et des pouvoirs magiques à foison. Les mystères de minorités chinoises y sont très présents également. Je vous conseille vivement de découvrir cette épopée fabuleuse digne des meilleures histoires d’aventures fantastiques. Voici un épisode de la série de 1983 (en VO sous titré anglais) pour vous faire une idée (bon je sais ça a vieillit) :

Qin, un jeu de rôle pour jouer dans la Chine fantastique


Qin est un jeu de rôle extraordinaire édité par le 7ème cercle qui permet de jouer dans une Chine légendaire et fantastique.

Le jeu se passe dans la Chine antique des Royaumes combattants, du Ve siècle au IIIe siècle avant notre ère. Après la chute de l'ancienne dynastie Zhou, les grands seigneurs féodaux se partagent le pouvoir et adoptent le titre de "roi" pour assurer leur légitimité héréditaire. Sept royaumes naissent de l'empire morcelé : le Chu, le Qi, le Qin, le Zhao, le Han, le Wei et le Yan. Chacun cherchant à assurer sa suprématie sur les autres, le guerre devient permanente...tout comme le jeu des alliances et des trahisons, les manœuvres d'espionnage et l'art de la haute diplomatie. Pour renforcer son pouvoir, le Qin se lance dans une série de réformes administratives et politiques, qui font de lui le royaume le plus policé et le plus puissant de tous. Bientôt il ne cache plus sa volonté d'hégémonie totale : la conquête de l'ensemble des royaumes.

Mais le jeu est loin de se passer dans un univers purement historique, on y trouve des Dieux, des dragons célestes qui se battent et complotent les uns contre les autres, des sectes mystérieuses et des démons. On y trouve tout le bestiaire fantastique chinois (esprits-animaux, fantômes, créatures céleste).

Les personnages correspondent aux archétypes des héros chinois et sont définis selon les cinq éléments de la tradition chinoise : feu (charisme, intuition), bois (intelligence, perception), eau (agilité, rapidité), métal (force, constitution) et terre (volonté, force intérieure). Les talents sont variés : calligraphie, combat au bâton etc...de quoi créer des personnages dignes de Tigre et Dragon ou encore Histoire de fantômes chinois.

La Magie est présente et votre personnage peut s'orienter vers quatre voies : alchimie externe (qui permet de concocter potions, élixirs, onguents et talismans), alchimie interne, divination (prédiction de l'avenir et perception du surnaturel) et exorcisme.

Ce jeu merveilleux que l'on ne trouve plus que d'occasion (il n'est hélas plus édité) a de nombreux suppléments et vous réservera des heures de jeu à jouer vos héros : soldat, espion, maitre des arts martiaux, exorciste etc. Vous le trouverez encore dans les boutique de jeu de rôle ou sur internet (dans les forums de ventes de jeux de rôles). Des heures de jeu de de rêve imaginaire vous attendent.

Ne-Cha, un héros légendaire chinois

Ne-cha est un héros très souvent mentionné dans la mythologie chinoise. Il était le fils de Li Jing, autrement appelé Li le Roi-Céleste, ou le Porteur de Pagode, un antique général du tyran Zhou, divinisé par la suite et nommé ministre céleste. Le prince Ne-Cha vint au monde avec un bracelet d'or au poignet droit, et vêtu d'un pantalon de soie rouge irradiant de lumière d'or ; il était une incarnation de Ling-zhu-zi, "la Perle pénétrante", et avait déjà une taille de six pieds à l'âge de sept ans!

On attribuait à Ne-Cha une série d'actes surnaturels opérés avec son bracelet magique, qui par métamorphose pouvait grandir et devenir une arme redoutable ; il portait également une épée et, par l'intermédiaire de roues de feu, était capable de se déplacer rapidement dans l'espace.

Zu, les guerriers de la montagne magique


Zu, les guerriers de la montagne magique (1983) est un des films cultes du cinéma fantastique chinois. Réalisé par le généralissime Tsui Hark, je le classe pourtant personnellement très en dessous d’histoire de fantômes chinois.
 
Zu est une montagne magique où règnent esprits malfaisants, démons, mais aussi moines, chevaliers aux pouvoirs surnaturels. Un jour, un soldat s'égare près de la montagne et est sauvé par un chevalier. Il combattent un démon qui veut détruire le monde. Ils y parviennent, mais ce n'est que partie remise, le démon reviendra et il sera encore plus fort. Pour l'empêcher de ruiner le monde, ils doivent trouver une épée magique. Mais la montagne maléfique transforme le chevalier qui tente de tuer le soldat. Finalement, à l'aide de disciples de moines, ils parviennent à trouver l'épée et à sauver le monde. Le film, contrairement à histoire de fantômes chinois a en effet mal vieillit...cependant on se laisse prendre au jeu par l’ambiance et l’inimitable humour cantonais...personnellement j'adore.

Dans la suite, la légende de Zu (2003), Insomnia, une force destructrice démoniaque, revient dans les montagnes de Zu pour attaquer les différents clans qui y résident. Elle détruit le clan Kun Lun et Dawn, son leader. King Sky, élève de Dawn, en réchappe et garde the Moon Orb, arme de Dawn. 200 ans plus tard, Insomnia revient attaquer Zu et s'en prend à Omei, clan de Long Sourcil. King Sky s'associe à Red, élève de Long Sourcil, pour combattre Insomnia. Ce n'est que le début d'un long combat...dont vous découvrirez l’issue par vous même...les effets spéciaux sont bien mieux fait que dans le premier volet de la série (20 ans séparent les films) mais le scénario n’est pas formidable et le film a perdu le côté kitch que faisait le charme du genre. Voici un extrait du film :

Ghost Stories, un jeu de fantômes chinois


Les jeux de plateaux sur la Chine et en particulier sur le surnaturel chinois sont rares. Voici un jeu génial, signé du français Antoine Bauza (un talentueux créateur de jeu). Ghost Stories s’inspire de l’univers des films Histoires de fantômes chinois, thème attractif peu représenté dans le monde du jeu de plateau et que personnellement j'adore. Le jeu est d'ailleurs plein de clin d'oeil et d'humour, ce qui est idéal pour jouer en famille, avec des références pour les plus jeunes et les moins jeunes.

Il s'agit de brisez l'invasion de fantômes chinois : nombreux sont tombés pour mettre fin au règne de terreur de Wu-Feng, le Seigneur des Neufs Enfers. L’urne funéraire qui abrite ses cendres fut cachée dans le cimetière d’un village de l’Empire du Milieu. Les années ont passé, les générations se sont succédées et l’héritage maudit fut oublié des vivants.

Terré dans les enfers, Wu-Feng n’a rien oublié, lui. Ses recherches incessantes lui ont permis de localiser le réceptacle. L’ombre de son incarnation s’étend déjà sur les villageois inconscients du danger qui les menace.
Heureusement, les Fat-si (des moines taoïstes) veillent, garants de la frontière entre les morts et les vivants. Armés de leur courage, de leur foi et de leurs pouvoirs, ils vont tenter de renvoyer Wu-Feng dans les Enfers. Ghost Stories est un jeu coopératif qui propose aux joueurs d’incarner des Fat-si luttant ensemble contre les forces du Mal, c’est-à-dire le système de jeu. Soit ils remportent une victoire commune, soit ils subissent tous une défaite.
Ghost Stories offre un matériel riche et de qualité : quatre plateaux, des dizaines de cartes et de jetons, des dés, des tuiles et 14 figurines. Quatre niveaux de difficulté sont proposés aux joueurs : initiation, normal, cauchemar et enfer. Le jeu est à partir de 12 ans et est bourré d'humour. Voici un cadeau idéal pour jouer en famille dans l'univers de la Chine fantastique! Le jeu a deux extensions : White moon et Black secret, je vous les conseille également.

La légende des falaises peintes du Mingjiang



Une légende de la minorité chinoise Zhuang raconte que Mengka, un jeune homme à la force surhumaine, est l'un des héros qui se dressa contre l'iniquité du pouvoir impérial.

Mais si Mengka était fort, il était aussi pauvre et n'avait pas les moyens de lever une armée. Un magicien lui confia cependant un stratagème : il suffisait de peindre un à un, et avec tous les détails, les soldats de sa troupe sur des feuilles de papier et au bout de 100 jours les dessins viendraient à la vie.

Mengka dessina durant des semaines sa future armée sur le papier. Cependant au 99ème jour, sa mère, ignorante du projet et inquiète de voir son fils s'isoler, profita de son absence pour visiter sa chambre.

En ouvrant son coffre, elle vit avec stupeur s'échapper les hommes et les chevaux en papier, patiemment peints par Mengka. Mais leur naissance prématurée d'un jour les empêchait de devenir tout à fait vivants : une à une, les images s'envolèrent et vinrent tapisser les falaises environnantes qui sont aujourd'hui les falaises peintes du Mingjiang.

La légende de l'éléphant et de l'Empereur de Jade



Selon la célèbre légende, le mythique empereur de Jade décida un jour de faire un voyage dans le Sud de la Chine. Comme il se déplaçait toujours en grand apparat, il était accompagné d'une suite impressionnante et de plusieurs éléphants. Comme l'empereur de Jade ne souffrait d'aucun obstacle, il détruisait tout sur son passage.

L'un des éléphants transportait une jarre pleine de joyaux et tomba malade alors qu'il traversait dans la région de Guilin. Jugé inutile et ne pouvant continuer le voyage, il fut abandonné sur place.

Un vieil homme s'émut de son sort et le recueillit. Il prodigua des soins à l'éléphant si bien que celui-ci fut totalement guérit. Pour le remercier, l'éléphant l'aida à rebâtir son village, détruit par le passage impérial.

Quand le souverain céleste apprit la nouvelle, il rentra dans une rage folle et envoya des soldats punir cet éléphant qui s'intéressait trop au sort des hommes.

L'animal se défendit avec courage pendant plusieurs jours mais fut tué par traîtrise : alors qu'épuisé, il trempait sa trompe dans le Lijiang pour se désaltérer, un soldat lui enfonça son épée dans le dos.

Le temps passa et le corps de l'éléphant devint une colline en forme de trompe d'éléphant du nom de Xiangbi que l'on peut voir encore de nos jours, le long de la rive droite du fleuve Lijiang. On raconte que l'épée du traître serait devenue la pagode Puxian que l'on peut aujourd'hui admirer sur la colline.

La légende de la princesse de Nanzao



Une légende raconte que dans le royaume de Nanzhao dans le Yunnan, une princesse tomba amoureuse d'un jeune chasseur. Le roi, son père s'opposa au mariage et fit tuer le jeune prétendant par un maître bouddhiste. Ce maître, du nom de Luoquan, transforma en effet le jeune chasseur en coquillage par sa magie.

De désespoir, la princesse en mourut, et son âme se métamorphosa en un nuage qui, chaque année, tente d'écarter les eaux du lac pour apercevoir le coquillage gisant dans ses profondeurs. Dans la région Dali, on dit que ce nuage existe bel et bien : par très beau temps, il arrive dans le ciel d'azur, il se forme, tout blanc, au dessus des Cangshan. On y reconnaît la silhouette éplorée d'une jeune femme à la chevelure défaite, tournée vers le lac Erhai (en photo).

Une tempête accompagne l'apparition de ce phénomène, et les vagues qui se forment à la surface des eaux rendent alors la navigation impossible. Dans le village de Haidong, le temple du Loquan Si (du nom du maître bouddhiste qui tua le jeune chasseur), rappelle les origines de cette légende.

La légende du buffle et de la fontaine du pavillon des trois purs

Un jour, un boucher du nom de Zhao Wu, vivant dans un village près du lac Dian, s'apprêtait à tuer une mère buffle lorsqu'il entendit un grand cri. Étonné, il sortit un instant de sa cour et, de retour, il ne retrouva plus son couteau.

Il remarqua alors que le veau agenouillé près de sa mère avait les yeux emplis de larmes. Déplaçant l'animal, il découvrit alors le couteau caché sous la bête. Ému, il n'eut plus la force de tuer la mère buffle et décida de se rendre, avec le buffle et son veau, au pavillon des Trois purs pour se faire moine.

En chemin, le veau perça de sa corne une grotte et recueillit l'eau sur sa langue qu'il présenta à sa mère assoiffée. Plus tard le boucher devenu moine construisit une fontaine en souvenir de ce prodige.

On peut encore contempler aujourd'hui cette fontaine au Pavillon des Trois purs dans les monts de l'Ouest au Yunnan.

Légendes des minorités de Chine


Légende Drung de la séparation de la terre et du ciel

La minorité chinoise Drung raconte la légende selon laquelle la terre et le ciel étaient autrefois enlacés. Par une gigantesque échelle de bois on pouvait ainsi monter au ciel ou descendre sur terre.

Un jour, deux frères, nommés Peng et Ting, se mirent à gravir l'échelle gigantesque pour chercher dans le ciel de l'or et de l'argent. Arrivés en haut de l'échelle, ils rencontrèrent une fourmi géante qui leur demanda de lui donner leurs anneaux. Les deux frères refusèrent de donner leurs précieux anneaux à cette étrange créature et franchirent les derniers barreaux de l'échelle pour atteindre le ciel.

Une fois les deux frères ayant atteint le ciel, la fourmi grignota le dernier barreau de l'échelle, séparant à jamais le ciel et la terre. Les hommes ne purent plus monter au ciel et Peng et Ting ne purent redescendre.

Très affligé, Peng se changea en éclair tandis que Ting se changea en esprit malfaisant qui terrorisa les hommes.

Légende du soleil et de la lune chez les Drung

Une autre légende de la minorité chinoise Drung, raconte qu'à l'aube du temps, le monde n'était pas rythmé par la succession du jour et de la nuit. Les astres sortis tous ensemble, brillaient continuellement dans le ciel, exposant la terre aux brûlures de leurs rayons destructeurs.

Un chasseur émérite décida de mettre fin à cette situation et décocha une flèche au premier astre, le masculin, qui tomba à terre. En voyant cela, le deuxième astre, féminin, alla se cacher, plongeant le monde dans l'obscurité. Les hommes envoyèrent alors le coq pour qu'il appelle de son chant l'astre caché et le fasse sortir de sa cachette, ce qu'il fit. L'astre touché par le chasseur se remit aussi à briller mais de façon plus faible, dans le ciel noir de la nuit.

Depuis ce jour, le soleil et la lune se succèdent dans le ciel, n'osant plus nuire à l'homme. Quand le chasseur mourut, son âme monta dans la lune où il vit encore. Les Drung voient d'ailleurs toujours son ombre noire flotter à la surface de la lune.

Légende Zuang de la grenouille faiseuse de pluie

La minorité chinoise Zhuang (dont on peut admirer en photo de belles jeunes femmes en costume traditionnel) raconte la légende selon laquelle un jour, le jeune Dong Linglang, ayant perdu sa mère, ne supportait plus le croassement des grenouilles qui, chaque nuit, troublait son sommeil.

Il finit par s'en débarrasser en les jetant dans l'eau bouillante. Affolées leurs consœurs s'en furent vers d'autres contrées , et la région connut des année de sécheresse. Torturé par le remords, Dong Linglang s'en fut consulter le dieu ancestral Buluoduo. Celui-ci révéla que les grenouilles étaient les messagères du dieu du Tonnerre, qui dirige le vent et la pluie, le malheur et le bonheur des hommes. Leur départ avait provoqué la colère du dieu, et la sécheresse s'était abattue sur le pays. Il fallait donc apaiser les mânes des grenouilles injustement tuées en leur organisant une cérémonie funéraire. Alors seulement les grenouilles reviendraient. Il restait encore aux hommes a s'assurer de leur soutien en les conviant aux fêtes célébrées pour le Nouvel An.

La cérémonie eut lieu et les hommes convièrent les grenouilles. La pluie revint alors et le village retrouva sa prospérité.

Les Zhuang de la région de Donglan, dans la province du Guangxi, perpétuent la fête des Grenouilles, chaque année, entre le 1er et le 15 du 1er mois lunaire. 

La légende du Roi-Bambou

Dans une région située dans l'actuelle province de Guizhou, une légende raconte comment un enfant enfermé dans une tige de bambou devint le roi du royaume de Yelang, royaume aujourd'hui disparu.

La légende raconte qu'alors une jeune fille se baignait dans une rivière, une grosse tige de bambou à trois noeuds heurta sa jambe. Entendant des cris venant de l'intérieur de la tige, elle fendit celle-ci et découvrit un bébé.

Elle éleva l'enfant comme son propre fils. Devenu grand, ses talents de guerrier et ses exploits firent de lui le roi du royaume de Yelang. Il prit le nom de Roi-Bambou et la tige qui l'avait porté devint une forêt dans laquelle on lui dressa un sanctuaire.

Inquiet de la puissance de ce royaume à ses frontières, l'empereur des Han fit assassiner le Roi-Bambou. Puis regrettant cette décision, il envoya des émissaires chargés de cadeaux en signe de repentir.

Les deux fils du Roi-Bambou hésitèrent à accepter les présents du meurtrier de leur père. Finalement la sagesse les poussa à les accepter car un refus aurait déclenché une guerre à l'issue fatale pour leur peuple.

Les légendes du déluge chez les minorités chinoises


Toutes les minorités chinoises ont leur version du Déluge, cette montée des eaux qui provoqua la fin du monde.

Chez la minorité Naxi, le Déluge est provoqué par la consanguinité incestueuse de l'humanité primitive. Selon la  légende, Luo, dieu du Soleil, avertit le héros qui sera sauvé des eaux en lui déclarant "Je vais te dire la vérité : les frères n'ont pas le droit de se haïr, les soeurs n'ont pas le droit de se disputer, frères et soeurs n'ont pas le droit de se marier entre eux. Et maintenant, voilà que tout cela existe. Vous vous êtes unis les uns aux autres, salissant le ciel et la terre, la lune, le soleil et les étoiles. Maintenant le sommet des montagnes va s'ouvrir et l'eau en jaillira ; les vallées profondes deviendront des marécages, bientôt le ciel se renversera, la terre sera bouleversée, le soleil et la lune s'obscurciront".

Seul survivant du cataclysme, le héros épousa une fille du ciel, un ange qui avait posé ses ailes sur terre pour se baigner. Ils eurent trois fils mais tous étaient muets. Pourtant un jour, surpris de voir un cheval manger les navets de leur père, leur langue se délia : le premier s'exprima en tibétain, le deuxième en bai et le troisième en Naxi...ainsi le monde pouvait recommencer de nouveau.

Chez la minorité Dong (dont vous pouvez admirer en photo de belles jeunes femmes dans leur magnifique costume traditionnel), la légende raconte que quatre tortues avaient pondues quatre oeufs à l'orée d'un village ; trois pourrirent, mais du quatrième sortit un garçon, Song En.

Elles allèrent pondre encore quatre oeufs au bas d'une pente ; un seul donna naissance à une fille, Song San. Plus tard, Song En et Song San se marièrent et eurent 12 enfants : un tigre, un serpent, un dragon, une dame tonnerre, un ours, un chat, un chien, un cochon, un canard, une oie, un garçon (Jiangliang) et une fille (Jiangmei).

Ne voulant pas vivre avec des animaux, ces derniers les poussèrent à se disperser en mettant le feu à une colline où ils les avaient attirés. Cet acte mit en rage dame tonnerre et depuis le ciel où elle s'était réfugiée durant l'incendie, elle ouvrit les portes des eaux et précipita le déluge sur terre.

La légende de l'origine du monde chez les minorités chinoises



La mythologie de la minorité chinoise Lisu (dont vous pouvez admirer des jeunes femmes en costume traditionnel en photo) explique qu'au commencement du monde il y avait le ciel, balloté tel un nuage flottant. Son dieu, Mubupa, décida de modeler la terre afin de stabiliser sa résidence céleste. Il envoya ses parents, sa femme et son fils lui chercher de la boue céleste et se mit à l'ouvrage.

Il ne reprit son souffle qu'après avoir réalisé une belle plaine sur laquelle il disposa un semis de fleur, des herbes et des arbres ; puis il façonna quelques oiseaux volants, d'autres courant sur la terre.

Tandis qu'il poursuivait son oeuvre , le Roi des démons, Niwadi, l'interpella à nouveau et lui dit : « Ton fils unique est mort ! ». Profondément affligé, Mubupa ne s'arrêta pas pour autant.

Le Roi des démons l'interpella de nouveau : « Ta femme est morte ! ». Mille fois plus infligé encore, Mubupa continua pourtant son modelage. Voyant que l'oeuvre de Mubupa était quasiment achevée, le Roi des démons lui annonça alors que ses parents étaient morts.

Devant cette nouvelle, Mubupa se mit a faire des mottes et à les lancer sur son modelage. Certaines s'incrustèrent dans la terre, y creusant des gorges profondes, d'autres formèrent à sa surface de hautes montagnes et des pics solitaires.

C'est ainsi que l'oeuvre de Mubupa resta inachevée. Aujourd'hui les Lisu pensent que l'eau des rivières coule toujours vers ce morceau manquant. Depuis ce jour, la terre soutient le ciel, et le ciel et la terre devinrent mari et femme.

Une autre légende de la minorité chinoise Yi raconte qu'un jour le Roi des dieux enjoignit au Roi-Dragon de planter un arbre Suoluo. Le Roi-Dragon s'exécuta et le soir même une fleur s'épanouit sur une des branches, donnant naissance à la lune.

Le Roi des dieux ordonna alors à son fils ainé de planter un deuxième arbre Suoluo. Au milieu du jour, une fleur s'épanouit sur l'arbre, donnant naissance au soleil. Le souverain appela alors son deuxième fils et lui commanda de disperser dans l'espace quantité d'étoiles.

Puis il demanda au Roi des étoiles d'ouvrir la porte des vents et des eaux pour que naisse la brume et la rosée.

Après la lune, le soleil, les étoiles, la brume et la rosée ; les dieux construisirent le ciel et la terre. Ils firent le ciel en forme de chapeau de bambou et la terre en forme de pelle.

Enfin ils firent tomber de l'arbre Suoluo toutes sortes de graines qu'ils dispersèrent sur la terre. Ces graines donnèrent naissance à tous les êtres.

Selon la légende de la minorité chinoise Achang, les démiurges Zhepama et Zhemina  furent issus de la lumière qui surgit du néant après le chaos originel.

Zhepama construisit le firmament pour y placer le Soleil, façonné avec de la poudre d'or, et la lune, modelée dans de la poudre d'argent ; et dispersa ensuite un million d'étoiles d'un coup de fouet.

Comme la Lune et le Soleil étaient chacun au sommet d'une montagne différente, il planta dans la vallée entre les deux pics, un arbre suoluo pour que les deux astres tournent autour. Ainsi quand le Soleil parait, c'est le jour, quand la Lune apparait c'est la nuit. Enfin il envoya quatre divinités garder les quatre orients du ciel.

De son côté, Zhemina, créa la terre en utilisant son propre corps, à la manière de Pangu. Quand ils eurent achevé leur création, Zhepama et Zhemina s'épousèrent. Après neuf ans, Zhemina enfanta une graine de courge et Zhepama la mis en terre. Au bout de neuf autres années, la graine poussa, fleurit et produisit un fruit énorme d'où sortirent neuf bébés, qui furent l'humanité originelle.

La légende de la création du lac Lugu



Une légende chinoise raconte comment le lac Lugu (Lúgu Hú), situé entre la frontière des provinces du Yunnan et du Sichuan, s'est formé.

La légende raconte que la déesse Gemu était un soir en compagnie de son amant. Ne voyant pas le temps passer, le couple s'endormit. Au petit matin, le soleil réveilla les deux amoureux. Surpris l'homme s'enfuit très vite car leur liaison était interdite le jour. Il ne put s'empêcher de se retourner en chemin pour regarder sa belle et fut immédiatement transformé en montagne.

La déesse se mit alors à pleurer toutes les larmes de son corps et c'est ainsi que se forma le lac Lugu. L'histoire raconte qu'avant de se transformer elle-même en montagne, elle jeta quelques perles qu'elle avait dans ses cheveux dans le lac. Chacune des perles se transforma en petite île. La déesse devint ensuite une montagne et la gardienne du lac.

Les légendes chinoises sur les Litchis


Les litchis sont parmi les fruits préférés des chinois et de nombreuses fables et légendes tournent autour d'eux. En voici deux parmi les plus connues :

Une des légendes les plus célèbre raconte l'histoire d'une famille de fermiers qui étaient très pauvres. Chen Dayaun vivait avec sa femme et son fils Gumei, âgé de 6 ans, dans des conditions difficiles.

Un jour l'enfant qui jouait dans le jardin, décide de suivre un papillon dans un jardin de litchis. Tenté par les fruits, l'enfant en pris deux mais le propriétaire le vit et le battit à mort. Ses parents décidèrent d'incinérer son corps avec des litchis. Quelques jours après que les cendres aient été enterrées, un arbre magnifique se mit a pousser donnant de superbes litchis, comme nul n'en avait vu jusque là.

Cette nouvelle espèce de litchi fut nommée Gumei en mémoire de l'enfant. Plus tard le nom se transforma en Guwei.

Une autre légende raconte que dans la région de Zengcheng, non loin de Canton, une jeune fille appelée He Xiang Gu rentrait chez elle. Sur le chemin du retour, elle traverse un jardin de litchis. La petite décide de s'installer sous un arbre et profite de la tranquillité ambiante, en oubliant le temps qui passe.


Soudainement se rendant compte de l'heure, elle se lève et court chez elle . Dans la précipitation, elle laisse un fil vert de sa robe sur la branche d'un arbre : c'est pourquoi aujourd'hui les litchis possèdent tous une entaille verte sur leurs coques.

 De nombreuses autres légendes existent sur le sujet, en particulier dans le sud de la chine où ces fruits poussent.

L'exorcisme taoïste


Des pratiques d'exorcisme, liées à l'idée qu'il suffit de connaître le nom d'un démon ou d'un esprit pour le contrôler, existaient dès les premières phases du mouvement taoïste de l'Un orthodoxe. Elles ne se développèrent notablement dans la tradition taoïste qu'à l'époque Song, quand apparurent de nouvelles écoles comme la Tianxin (Coeur du Ciel) et la Shenxia (Empyrée divin), spécialisées précisément dans ces techniques. Nombre de nouveaux rites, parmi lesquels les "rituels du tonnerre" (lleifa), furent reconnus par la cour impériale, et des divinités guerrières aux puissantes capacités d'exorcisme prirent une place prééminente dans le panthéon taoïste, recevant parfois des titres officiels, comme dans le cas du Suprême Empereur du Ciel obscur.

Au XIIIe siècle, un ministère céleste spécifique (Leibu), à laquelle se trouve le Vénérable céleste de la transformation universelle (Puhua Tianzun). Ses armées sont conduites par 5 maréchaux, dont Deng Yuanshuai est le plus important.

Si les grands maîtres dépositaires de ce savoir furent nombreux, la figure de l'exorciste (fashi) se distingue fondamentalement de celle, plus haute, du maître du Dao (daoshi). L'une des principales pratiques en usage aujourd'hui pour neutraliser les esprits abandonnés (auxquels ont été refusés les rites pour les ancêtres) consiste d'abord à les évoquer et à les interroger, souvent par la technique de la "possession induite" puis à les chasser (quxie). Pour capturer et neutraliser les démons porteurs d'influences néfastes (zhuoyao), l'exorciste se sert de formules sacrées et de talismans capable de les ramener à leur "vraie forme" ; lors d'occasions plus solennelles, il met en scène de véritables batailles en invoquant des troupes de généraux célestes. Voici une vidéo qui présente un exorcisme taoïste :


Le temple de l'intellectualisation à Pékin

 
C'est le plus bel exemple d'architecture bouddhique d'époque Ming à Pékin. Sa toiture en tuiles vernissées d'un bleu sombre lui a valu le surnom de "temple noir".

Il fut construit sur l'ordre de l'eunuque Wang Zhen, éminence grise de l'empereur Zhengtong (1436-1449), pour être un monument à sa propre renommée. Sept salles composent cet ensemble.

Le Rulai dian, dédié au bouddha Rulai, est le bâtiment principal. La partie supérieure de l'édifice abrite une statue haute de 3 m et la salle du bas est consacrée aux trois corps du Bouddha (trikala). Les murs ornés de 9000 statuettes sculptées à l'intérieur des niches et les plafonds à caisson délicatement peints sculptées à l'intérieur de niches et les plafonds à caissons délicatement peints révèlent l'habilité inégalée des artistes de l'époque Ming. Dans un bâtiment sur la gauche, un pagodon octogonal en bois, richement décoré de motifs pris au panthéon bouddhiste, avait la fonction d'un moulin à prières.

Dans les salles du fond du temple et de l'aile gauche, on trouve de belles collections d'instruments de musiques. Le temple conserve, dans la bibliothèque, une collection de textes bouddhiques, gravés sur ordre impérial, sur des plaques en bois de poirier.