La légende de Du Lin


Il était une fois un célibataire nommé Du Lin. il travaillait dans des champs en terrasses sur la pente d'une montagne. Un jour, exposé au soleil, il était couvert de sueur qui tombait goutte à goutte sur la terre, avant de rouler dans le creux d'une pierre.
  Peu de temps après, un lys sortit du creux de la pierre: une fleur blanche soutenue par une tige souple et accompagnée de feuilles vertes. La fleur brillait à la lumière du soleil rouge et émettait des sons mélodieux à la légère brise en se balançant.

S'appuyant contre sa houe, Du Lin regardait la fleur, éberlué : "Eh! La fleur qui pousse sur la pierre sait chanter, c'est merveilleux!"

Du Lin travaillait tous les jours dans des champs et la fleur de lys chantait toujours. Le jeune homme travaillait avec ardeur et la fleur chantait de plus belle. Un matin, Du Lin se rendit aux champs et vit que la fleur de lys était tombée par terre sous le choc du passage d'un fauve. Il la ramassa et dit : "Fleur de lys, il y a beaucoup de sangliers dans la montagne. Je t'amène à la maison."

Du Lin ramena la fleur chez lui, la planta dans un mortier de pierre et la mit sous la fenêtre. Dans la journée, le jeune homme cultivait dans la montagne, le soir, à la maison, il tressait des corbeilles sous la lampe à huile en sentant le parfum de la fleur de lys et en écoutant son chant, le sourire aux lèvres.

Le soir de la fête de la Mi-Automne, la lune était claire et la maison était éclairée par la lampe à huile. Du Lin tressait une corbeille lorsqu'une grosse fleur rouge s'épanouit soudain sur la mèche de la lampe. Une jeune fille en blanc d'une grande beauté se tenait au milieu de la fleur et chantait d'une voix harmonieuse:


La fleur de lys est parfumée,
Le lumignon brille d'une lumière rouge.
Le jeune homme travaille la nuit à la maison,
Une jeune fille en blanc sort du Lumignon.


La mèche de la lampe étincelant, la jeune fille sauta par terre et se tint tout en souriant, auprès de Du Lin. La fleur de lys sous la fenêtre avait disparu.
  Depuis lors, ce jeune couple vécut dans cette maison. La journée, ils travaillaient joyeusement dans la montagne; le soir, aussi avec joie, le mari tressait des corbeilles et la femme brodait. Di Lin allait les jours de foire vendre leurs produits et acheter beaucoup de choses. Leur vie était douce comme le miel.

Au bout de deux ans, Du Lin habitait dans une grande maison de briques, au lieu de la chaumière d'autrefois. Son grenier était rempli de céréales et son étable pleine de boeufs et de moutons. Il s'en contenta alors, ne voulant plus cultiver la terre ni tresser des corbeilles. Une pipe à la bouche, une cage à oiseaux à la main, il se balladait un peu partout.

Son épouse lui proposa d'aller vendre des céréales et des broderies à la foire pour acheter une houe, une faucille et du fil à broder. Mais au retour, il rapporta du poulet, de la viande de porc et du vin et s'abandonna aux excès de la table.

La jeune femme lui proposa d'aller travailler dans la montagne, il ne voulait pas, disant qu'il avait mal aux pieds. Elle lui conseilla de tresser des corbeilles, il refusa sous prétexte qu'il avait mal aux yeux. Elle lui dit alors:
- Il ne faut pas nous contenter de notre vie, nous devons bien travailler.

Faisant un clin d'oeil et reniflant, il s'en alla, la pipe à la bouche et la cage à oiseaux à la main. Un soir, la jeune femme brodait toute seule sous la lampe, lorsque soudain une grosse fleur rouge s'épanouit au milieu de la mèche et y apparut un joli paon coloré qui déployait sa traîne et chantait :


La fleur de lys est parfumée,
Le lumignon brille d'une lumière rouge.
Le jeune homme est devenu paresseux,
Jeune fille, suis-moi vers le ciel.


Le paon sortit du lumignon étincelant, porta la jeune femme sur son dos, sortit par la fenêtre et s'envola. Se redressant à la hâte sur son lit, Du Lin se précipita vers la fenêtre, mais il ne put saisir qu'une plume du paon et regardait désespérément l'oiseau s'éloigner emportant la jeune femme et se diriger vers la lune.

Dès lors, personne ne lui proposant de travailler Du Lin devenait encore plus paresseux. Il ne s'intéressait qu'à manger et à boire tout son content et qu'à se promener partout, toujours avec sa pipe et sa cage à oiseaux.

Du Lin vendit peu à peu toutes ses céréales, ses boeufs et ses moutons, ses vêtements et même la natte qui restait seule sur son lit. En enlevant la natte, Du Lin découvrit deux broderies dessous: sur l'une d'entre elles, Du Lin et sa femme récoltaient joyeusement du riz qui couvrait toute la montagne et qui ruisselait d'une lumière d'or; sur l'autre, ils travaillaient le soir sous la lampe, le sourire aux lèvres, l'un tressait des corbeilles, l'autre brodait, et le grenier était rempli de céréales et l'étable pleine de boeufs et de moutons.

Des souvenirs lui revinrent à l'esprit, Du Lin versa des larmes sur les broderies, se tapant la tête, et se dit:
"Du Lin, Du Lin, tu t'es attiré des ennuis!"

Tournant le dos et serrant les dents, il saisit la pipe, la cassa en deux et la jeta dans le four. Il ouvrit ensuite la cage, laissa partir son oiseau, brisa la cage à coups de pieds et la lança également dans le four.
Cela fait, il prit sa houe et alla travailler à la montagne...


Depuis ce jour là, il cultiva la terre dans la journée et tressa des corbeilles le soir sous la lampe, sans se lasser. Un jour il trouva une plume sous la fenêtre et la mit dans le mortier. Regardant ceci, il pensait à la fleur de lys et à sa femme, des larmes coulaient sur ses joues et tombaient dans le mortier.

Peu de temps après, la plume dans le mortier disparut, à sa place sortit une fleur de lys parfumée qui émettait un son mélodieux. Le soir de la fête de la Mi-Automne, la lune était très claire et la maison éclairée par une lumière rouge. Du Lin tressait toujours des corbeilles sous la lampe. Brusquement, apparut sur la mèche de la lampe une grosse fleur rouge au milieu de laquelle une jeune fille en blanc d'une grande beauté chantait :


La fleur de lys est parfumée,
Le lumignon brille d'une lumière rouge.
Le jeune homme travaille sans se lasser,
Une jeune fille blanche sort du lumignon.

La mèche étincelant, la jeune fille sauta à terre, et vint auprès de Du Lin le sourire au lèvre. La fleur de lys sous la fenêtre avait disparu. A partir de ce jour-là, ce jeune couple cultivait la terre dans la montagne la journée et travaillait le soir sous la lampe. Leur vie était plus douce que le miel. 

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