Sous la Dynastie des Qing, en l'an dix du règne
de l'Empereur Xianfeng, Tianjing, capitale du Royaume céleste des Taiping
(aujourd'hui Nanjing), fut prise en tenailles par deux groupes d'armées du
gouvernement Qing, ceux du sud et du nord du Changjiang. La situation des
Taiping était critique.
Pour en sortir, l'armée des Taiping recourut à la tactique :
"Encercler le royaume de Wei pour sauver le royaume de Zhao"*
*A l'époque des Royaumes combattants, en l'an 353 avant J.-C., l'armée du royaume de Wei encerclait Handan (dans la province du Hebei), capitale du royaume de Zhao.
Les Zhao demandèrent secours au royaume de Qi dont le roi ordonna à Tian Ji et à Sun Bin de se mettre à la tête de leurs troupes pour aller secourir les Zhao.
Avec son armée, Sun Bin attaqua Daliang (aujourd'hui Kaifeng du Henan), capitale des Wei, dans le but d'attirer l'armée des Wei qui encerclait les Zhao.
Pour défendre leur capitale, les troupes des Wei en revenant sur leurs pas à marche forcée tombèrent dans l'embuscade dressée par les troupes des Qi et essuyèrent une lourde défaite. Ainsi les Zhao étaient sauvés.
Pour appliquer cette tactique un Roi fut nommé commandant d'un corps d'armée et ils avancèrent jour et nuit à marche forcée vers Hangzhou afin d'enfoncer un couteau dans le dos du groupe d'armée des Qing du sud du Changjiang. Cette force armée des Taiping se déplaça rapidement du nord au sud et assiégea bientôt Hangzhou.
Cette expédition au sud et son attaque contre Hangzhou, dans l'intention de retenir les forces armées des Qing du sud du Changjiang, exigeait une opération éclair et une prise rapide de la ville. Aussi les soldats Taiping se montraient-ils vaillants dans l'attaque et acharnés dans le combat. Mais, comme les troupes des Qing, forts de l'appui des nations étrangères de Shangai, avaient installé sur les créneaux des quatre portes de la ville des canons et un bataillon armé de fusils qui y montait la garde, il était difficile d'attaquer la ville. Surtout , à l'extérieur de la porte Qiantang, le champ de bataille, situé entre le Lac de l'Ouest et la colline Baoshi, constituait une vaste étendue facile à garder et difficile à attaquer.
"Encercler le royaume de Wei pour sauver le royaume de Zhao"*
*A l'époque des Royaumes combattants, en l'an 353 avant J.-C., l'armée du royaume de Wei encerclait Handan (dans la province du Hebei), capitale du royaume de Zhao.
Les Zhao demandèrent secours au royaume de Qi dont le roi ordonna à Tian Ji et à Sun Bin de se mettre à la tête de leurs troupes pour aller secourir les Zhao.
Avec son armée, Sun Bin attaqua Daliang (aujourd'hui Kaifeng du Henan), capitale des Wei, dans le but d'attirer l'armée des Wei qui encerclait les Zhao.
Pour défendre leur capitale, les troupes des Wei en revenant sur leurs pas à marche forcée tombèrent dans l'embuscade dressée par les troupes des Qi et essuyèrent une lourde défaite. Ainsi les Zhao étaient sauvés.
Pour appliquer cette tactique un Roi fut nommé commandant d'un corps d'armée et ils avancèrent jour et nuit à marche forcée vers Hangzhou afin d'enfoncer un couteau dans le dos du groupe d'armée des Qing du sud du Changjiang. Cette force armée des Taiping se déplaça rapidement du nord au sud et assiégea bientôt Hangzhou.
Cette expédition au sud et son attaque contre Hangzhou, dans l'intention de retenir les forces armées des Qing du sud du Changjiang, exigeait une opération éclair et une prise rapide de la ville. Aussi les soldats Taiping se montraient-ils vaillants dans l'attaque et acharnés dans le combat. Mais, comme les troupes des Qing, forts de l'appui des nations étrangères de Shangai, avaient installé sur les créneaux des quatre portes de la ville des canons et un bataillon armé de fusils qui y montait la garde, il était difficile d'attaquer la ville. Surtout , à l'extérieur de la porte Qiantang, le champ de bataille, situé entre le Lac de l'Ouest et la colline Baoshi, constituait une vaste étendue facile à garder et difficile à attaquer.
Plusieurs assauts des Taiping avaient échoué. A
chaque offensive, avant que les hommes des Taiping puissent s'approcher de la
muraille, le tir des canons leur barrait le chemin et laissait de nombreux morts
ou blessés. Bien malgré elles, les troupes des Taiping se virent obligées de
reculer derrière la montagne Qixia où se trouve le tombeau de Yue Fei (héros
national sous la dynastie des Song) et elles y établirent leur campement.
Le lendemain, le commandant s'y rendit en tournée d'inspection. Après avoir
écouté le rapport du général, il se leva sans mot dire, sortit de la tente et
monta jusqu'à la montagne Qixia. Le général le suivit. Le commandant en
observant la porte Qiantang découvrit devant elle et à peu de distance un
monticule au sommet carré; et une idée lui vint tout à coup. Il dit au
général :
- C'est en s'appuyant sur les fusils et les canons de l'étranger que ces Qing maudits peuvent garder la ville. Nous ne pouvons la prendre qu'en recourant à l'intelligence et non à la force. Cette nuit, vous enverrez un bon nombre de soldats sur ce sommet carré pour y creuser des tranchées de la profondeur de la taille d'un homme et disposées selon le carreau de l'échiquier, mais pas de feu et pas de lumière. Il faut accomplir la tâche avant minuit car je vais organiser des opérations après cette heure.
L'ordre donné, il sauta sur son cheval et s'en alla. Il arriva bientôt au Temple Jingci situé au pied de la montagne Nanping, avec un millier de soldats portant cinq cents cordes et barres. Le vieux bonze, apeuré par la bataille se déroulant dans la région, gardait fermée toute la journée la porte du temple.
Soudain un brouhaha au dehors et des coups violents assenés contre la porte, l'obligèrent à ouvrir. A la vue du commandant, il s'empressa de se prosterner à ses pieds et de s'excuser :
- Votre Excellence, qu'y a-t-il pour votre service?
Les deux mains jointes, le commandant lui rendit son salut:
- Vieux Maître, levez-vous s'il vous plaît. Nous avons échoué dans l'attaque de la ville. Nous sommes venus ici spécialement vous emprunter vos hommes.
- C'est en s'appuyant sur les fusils et les canons de l'étranger que ces Qing maudits peuvent garder la ville. Nous ne pouvons la prendre qu'en recourant à l'intelligence et non à la force. Cette nuit, vous enverrez un bon nombre de soldats sur ce sommet carré pour y creuser des tranchées de la profondeur de la taille d'un homme et disposées selon le carreau de l'échiquier, mais pas de feu et pas de lumière. Il faut accomplir la tâche avant minuit car je vais organiser des opérations après cette heure.
L'ordre donné, il sauta sur son cheval et s'en alla. Il arriva bientôt au Temple Jingci situé au pied de la montagne Nanping, avec un millier de soldats portant cinq cents cordes et barres. Le vieux bonze, apeuré par la bataille se déroulant dans la région, gardait fermée toute la journée la porte du temple.
Soudain un brouhaha au dehors et des coups violents assenés contre la porte, l'obligèrent à ouvrir. A la vue du commandant, il s'empressa de se prosterner à ses pieds et de s'excuser :
- Votre Excellence, qu'y a-t-il pour votre service?
Les deux mains jointes, le commandant lui rendit son salut:
- Vieux Maître, levez-vous s'il vous plaît. Nous avons échoué dans l'attaque de la ville. Nous sommes venus ici spécialement vous emprunter vos hommes.
Le vieux bonze qui venait de se relever, à ces
mots, retomba par terre. Il dit tout tremblant :
- Votre Excellence, vous vous trompez. Nous, les bonzes, n'osons pas même écraser une mouche. Comment pourrions-nous vous suivre pour aller nous battre sur le front? Riant bruyamment, le commandant dit:
- Pas la peine que vous alliez vous battre au front vous-mêmes. Dans votre temple n'y a-t-il pas une salle des Luohan?
- Oui, oui, il y en a une, Votre Excellence, s'empressa de répondre le vieillard.
- Combien?
- Cinq cents Luohan dorés ni plus ni moins.
- C'est bien. Vous me prêtez ces cinq cents Luohan. Après la prise de Hangzhou, je vous les rendrai tous.
Le vieux bonze stupéfait n'osa pourtant pas refuser, il se leva et conduisit le commandant et ses hommes à la salle des Luohan. Sur l'ordre du commandant, les soldats se mirent à l'oeuvre. Ils attachèrent les Luohan, et se mettant à deux pour porter un Luohan sur une barre, ils s'en allèrent.
Après minuit, ces mille soldats portant les cinq cents Luohan se rendirent, le commandant à leur tête, sur le monticule au sommet carré. L'endroit était silloné de tranchées disposées selon le carreau de l'échiquier.
Le commandant ordonna de déposer dans chaque carreau un Luohan en attachant à sa main un coutelas étincelant et en disposant derrière des bannières multicolores. Quant aux soldats, ils s'abritèrent tous dans les tranchées. Tout était prêt avant le point du jour.
Les soldats des Qing montant la garde sur l'enceinte de la ville trouvèrent fort singulier de ne pas voir les Taiping lancer un nouvel assaut de toute la journée. Le soir, ils n'entendirent que des bruits de terrassement, mais ne parvinrent pas à deviner de quoi il s'agissait.
- Votre Excellence, vous vous trompez. Nous, les bonzes, n'osons pas même écraser une mouche. Comment pourrions-nous vous suivre pour aller nous battre sur le front? Riant bruyamment, le commandant dit:
- Pas la peine que vous alliez vous battre au front vous-mêmes. Dans votre temple n'y a-t-il pas une salle des Luohan?
- Oui, oui, il y en a une, Votre Excellence, s'empressa de répondre le vieillard.
- Combien?
- Cinq cents Luohan dorés ni plus ni moins.
- C'est bien. Vous me prêtez ces cinq cents Luohan. Après la prise de Hangzhou, je vous les rendrai tous.
Le vieux bonze stupéfait n'osa pourtant pas refuser, il se leva et conduisit le commandant et ses hommes à la salle des Luohan. Sur l'ordre du commandant, les soldats se mirent à l'oeuvre. Ils attachèrent les Luohan, et se mettant à deux pour porter un Luohan sur une barre, ils s'en allèrent.
Après minuit, ces mille soldats portant les cinq cents Luohan se rendirent, le commandant à leur tête, sur le monticule au sommet carré. L'endroit était silloné de tranchées disposées selon le carreau de l'échiquier.
Le commandant ordonna de déposer dans chaque carreau un Luohan en attachant à sa main un coutelas étincelant et en disposant derrière des bannières multicolores. Quant aux soldats, ils s'abritèrent tous dans les tranchées. Tout était prêt avant le point du jour.
Les soldats des Qing montant la garde sur l'enceinte de la ville trouvèrent fort singulier de ne pas voir les Taiping lancer un nouvel assaut de toute la journée. Le soir, ils n'entendirent que des bruits de terrassement, mais ne parvinrent pas à deviner de quoi il s'agissait.
Le lendemain, au jour levé, sur le sommet carré
apparut un échiquier gigantesque sur lequel étaient installés de nombreux
militaires avec leurs bannières.
Sous le soleil, ces militaires brillaient d'un éclat d'or. Ceux de la première rangée surtout avaient tous des gestes guerriers et un air très vaillant.
Les soldats prirent peur en voyant cette disposition singulière des troupes. Soudain retentirent, au milieu des roulements des tambours, des sons des cors, des cris de guerre. Les Qing, terrifiés, s'abritèrent derrière les créneaux de la muraille, et tirèrent à l'aveuglette avec les canons et les fusils en direction du sommet carré.
Après la salve tirée par les fusils et les canons, le grondements cessa, mais la fumée ne se dispersait pas encore. Sortant prudemment la tête, les soldats qing aperçoivent les Taiping toujours là, intacts, et toujours auréolés d'or, qui agitent leurs bannières et poussent des cris de guerre. Furieux, les soldats Qing font feu de nouveau sur la position en échiquier, puis observent; là-bas rien ne semble touché. Alors on tire, on observe....
Ainsi fut fait du matin jusqu'au soir, et ils épuisent toutes leurs munitions. Mais là-bas sur la position en échiquier, les soldats Taiping étincellent, jetant des éclats dorés sous le soleil couchant et ayant plus fière allure que jamais.
A constater ce miracle, les soldats Qing croient vraiment que les soldats célestes sont venus aider les Taiping. on en parle, le doute s'infiltre dans les esprits. A ce moment, sur la montagne de Qixia, le commandant des Taiping s'aperçoit que les canons se sont tus et que les coups de fusils sont de plus en plus espacés, il donne alors l'ordre de l'offensive.
Les Taiping qui s'abritaient dans les tranchées sur la position en échiquier en jaillissent d'un seul coup et se ruent vers la porte Qiantang en poussant des cris. Les soldats Qing déjà terrifiés, et qui ne peuvent plus s'appuyer sur leurs fusils et canons étrangers rencontrent la défaite avant de se battre, et s'enfuient à la débandade. La ville de Hangzhou est au main des Taiping.
Après la prise de la ville, les Taiping firent restaurer les Luohan qui avaient été abîmés durant la bataille, et les rendirent au Temple de Jingci. Des années après on remblaya les tranchées. Quant au sommet carré, il prit dès lors le nom de Montagne de l'Echiquier.
Sous le soleil, ces militaires brillaient d'un éclat d'or. Ceux de la première rangée surtout avaient tous des gestes guerriers et un air très vaillant.
Les soldats prirent peur en voyant cette disposition singulière des troupes. Soudain retentirent, au milieu des roulements des tambours, des sons des cors, des cris de guerre. Les Qing, terrifiés, s'abritèrent derrière les créneaux de la muraille, et tirèrent à l'aveuglette avec les canons et les fusils en direction du sommet carré.
Après la salve tirée par les fusils et les canons, le grondements cessa, mais la fumée ne se dispersait pas encore. Sortant prudemment la tête, les soldats qing aperçoivent les Taiping toujours là, intacts, et toujours auréolés d'or, qui agitent leurs bannières et poussent des cris de guerre. Furieux, les soldats Qing font feu de nouveau sur la position en échiquier, puis observent; là-bas rien ne semble touché. Alors on tire, on observe....
Ainsi fut fait du matin jusqu'au soir, et ils épuisent toutes leurs munitions. Mais là-bas sur la position en échiquier, les soldats Taiping étincellent, jetant des éclats dorés sous le soleil couchant et ayant plus fière allure que jamais.
A constater ce miracle, les soldats Qing croient vraiment que les soldats célestes sont venus aider les Taiping. on en parle, le doute s'infiltre dans les esprits. A ce moment, sur la montagne de Qixia, le commandant des Taiping s'aperçoit que les canons se sont tus et que les coups de fusils sont de plus en plus espacés, il donne alors l'ordre de l'offensive.
Les Taiping qui s'abritaient dans les tranchées sur la position en échiquier en jaillissent d'un seul coup et se ruent vers la porte Qiantang en poussant des cris. Les soldats Qing déjà terrifiés, et qui ne peuvent plus s'appuyer sur leurs fusils et canons étrangers rencontrent la défaite avant de se battre, et s'enfuient à la débandade. La ville de Hangzhou est au main des Taiping.
Après la prise de la ville, les Taiping firent restaurer les Luohan qui avaient été abîmés durant la bataille, et les rendirent au Temple de Jingci. Des années après on remblaya les tranchées. Quant au sommet carré, il prit dès lors le nom de Montagne de l'Echiquier.
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