L'alchimie taoïste



L’alchimie taoïste chinoise est réputée pour être l'une des plus ancienne et des plus puissante du monde. Elle se subdivise en deux tendances principales, l'interne "Neidan" et l'externe "Waidan". L'alchimie chinoise consiste à l'origine à rechercher par tous les moyens l'immortalité ; au fil du temps, elle s'est modifiée pour rechercher aujourd'hui plus une élévation de l'esprit plutôt que l'immortalité physique. L'alchimie interne englobe toute les méthodes de méditation, de qigong et d'arts martiaux, bien que parfois on considère ces dernières méthodes d'alchimie comme externe puisqu'on travaille d'abord sur le physique.

La préparation des potions fait partie de l’alchimie externe (Waidan) et concerne toute la pharmacopée médicale chinoise, les festins « Bu » (les préparations culinaires utilisant des procédés médicaux ). Cette discipline figure parmi les plus décriées de nos jours car les ingrédients utilisés dans les festins « Bu » sont souvent des espèces animales ou végétales. La cervelle de singe ou le sang de serpent frais sont figurent parmi ces composants.

L'alchimie externe n'est presque plus pratiquée de nos jours, sauf sous des formes très simplifiées. Les procédés qui permettent de détruire les causes de la décrépitude et de la mort, ainsi que de créer l’embryon du corps immortel, sont nombreux, mais on peut les répartir tous en trois classes : alimentaires et hygiéniques, respiratoires et mimétiques, alchimiques. Ces derniers sont considérés comme les plus puissants.

Au IVe siècle de notre ère, Ge Hong, le plus célèbre des alchimistes chinois, déclare formellement que sans l’alchimie on arrivera peut-être à prolonger la vie, mais jamais à la rendre éternelle. Ultérieurement, la difficulté et les prix des opérations alchimiques diminuèrent l’importance pratique, sinon théorique, de ces techniques.

Elles étaient, en effet, compliquées et dispendieuses, en dépit de leur simplicité apparente: la préparation et l’absorption du cinabre (dan), un sulfure naturel rouge de mercure. En effet, les anciens taoïstes croyaient que l'ingrédient principal de l'élixir d'immortalité étaient le cinabre, une substance très toxique. Beaucoup de postulant à l'immortalité sont morts en marchant dans cette voie.

L’évolution de l’alchimie chinoise se déroula de façon comparable à celle de l’alchimie européenne, à des époques différentes. À partir du VIe siècle après J.-C., l’alchimie taoïste s’orienta vers un mysticisme fort éloigné des pratiques positives et concrètes de ses premiers maîtres.

Quand l’alchimie mystique s’est orientée, au XIe siècle après J.-C., dans une direction contemplative et s’est transformée, au XIIIe siècle, en une technique ascétique, principalement sous l’influence du bouddhisme zen, cette élaboration relativement tardive fut l’œuvre de pieux lettrés et elle ne présente plus, dès lors, les caractères traditionnels de l’alchimie chinoise archaïque.

Outre Ge Hong, de nombreux alchimistes taoïstes sont restés dans l’histoire tels que Yuanshi Tianzun (en photo) et dans la légende, comme Lü Dongbin, l’un des 8 immortels ainsi que Han Zhong-li.

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