Le Temple du Cheval Blanc à Luoyang


Le Temple du Cheval Blanc (Baima si), proche de Luoyang, est la plus ancienne fondation bouddhique de Chine qui date des Ming (1368-1644). Il fut plusieurs fois restauré sous les Ming, les Qing et de 1952 à 1957. Saccagé pendant la Révolution culturelle, le temple a dû être à nouveau restauré ; on l'a pourvu de statues provenant d'autres monuments.

Devant l'entrée, un cheval de pierre taillé sous les Song, rappelle la légende de la fondation de ce monastère. De part et d'autre de la premère cour, deux tertres, entourés d'un muret en pierre, sont ombragés de grands arbres. Ce sont les tombeaux des moines à l'origine de la fondation : Kasyapa Matanga et Zhou Falan.

Selon la légende, l'empereur Ming eut un rêve : un homme d'or volant dans le ciel, vint se poser dans la cour de son palais. Le sage Fuyi interpréta ce songe singulier : le souverain avait reçu la visite d'un immortel, venu d'un pays par-delà les Kunlun. Han Mingdi dépêcha 12 envoyés vers la contrée de ce sage, pour y recueillir son enseignement. La délégation revint avec les premiers sûtras, dont les canons des Quarante-Deux Articles, premier a être traduit en chinois mais aussi deux religieux : Kasyapa Matanga et Zhou Falan. Pour les accueillir et recueillir les textes de leur doctrine, l'empereur fit construire près de Luoyang, sa capitale, un "si", terme qui désignait alors une maison d'hôtes et sert aujourd'hui pour les couvents bouddhiques. Il fut baptisé "si du Cheval blanc", en mémoire de l'animal qui avait convoyé les textes saints depuis les contrées occidentales.

En face de l'entrée du Temple se trouve la Salle des Rois célestes (Tianwang dian). On trouve sous un dais de bois sculpté et doré d'époque Ming, trône un Bouddha des temps futurs (Maitreya). Derrière un écran, une statue en argile dorée lui tourne le dos : c'est celle du Weiduo, chef des 32 généraux célestes qui dépendent des Quatres Rois des quatres points cardinaux.

Dans la salle du Grand Bouddha (Dafo dian), on trouve sur l'autel un Bouddha en argile, modelé sous les Ming, siège encadré de deux disciples et des bodhisattva Manjusri (Wenshu) et Samantabhadra (Puxian). Les pavillons disposés de part et d'autre sont à gauche, la salle des Ancêtres (Zutang) et celle de la méditation (Chantang) ; à droite, une ancienne hostellerie.

Dans la 3ème salle, la Grande Salle majestueuse (Daxiong dian), se trouvent trois statues en bois laqué et doré. Les côtés latéraux sont ornés d'une série de neuf arhat en bois polychrome qui remonteraient au XIIIème siècle. Devant les statues du centre se trouvent cinq beaux vases en émaux cloisonnés qui datent du règne de l'empereur Qianlong (1736-1796).

Dans le 4ème bâtiment, nommé la Salle de l'Entrée en retraite (Jieyin dian), trône Amithaba, le Bouddha qui règne dans le Paradis de l'Ouest, ou plutôt le Monde de Délices de la région occidentale (Xifang jiluo shejie). Le Bouddha est flanqué des bodhisattva Guanyin et Dizang.

Au bout de l'axe du temple se trouve la terasse de la Fraîcheur (Qingliang tai), dont les murs de soutènement en brique, dateraient des Yuan. Une inscription relate les circonstances de l'arrivée des sûtras à Luoyang, tandis qu'une stèle du temps de l'empereur Kangxi (1662-1722) est dite "au texte coupé" car les caractères y sont disposés horizontalement et non verticalement. A 500 mètres du temple se trouve la Pagode des Nuages accumulés, une pagode en brique de 13 étages qui dépendait d'un monastère voisin aujourd'hui disparu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire