La Chine légendaire
regorge d'esprits, certains particulièrement dangereux et maléfiques. Mei
désigne un esprit émanant du monde inanimé ou animal, en principe dangereux,
souvent malfaisant et parfois vampirique. Les mei émanent de végétaux, de
pierres, d’animaux ou de vieux objets ayant accumulé avec le temps assez
d’essence vitale jing ou de souffle pour changer de forme et agir. A l’origine
de forme animale, hantant les lieux isolés éloignés de la civilisation.
Le caractère 魅 désigne
selon le Shuowenjiezi (IIe siècle) l’essence vitale d’un vieil élément inanimé.
Ce dictionnaire donne de plus comme variante le caractère homonyme 鬽, qui
apparait dans les Rites des Zhou avec un sens similaire selon le commentaire de
Zheng Xuan (鄭玄) (127-200).
Le caractère mei 魅
apparait dès l’antiquité en association avec chi 魑. Selon le dictionnaire Cihai,
un chimei 魑魅 est l’émanation du souffle des forêts de montagne et peut être
malfaisant. De forme au moins partiellement animale, il se manifeste dans les
endroits sauvages très éloignés. À partir des Han (206 av. J.-C. - 220 ap.
J.-C.) on distingue aussi les guimei 鬼魅 invisibles qui hantent aussi les
endroits isolés, mais moins éloignés, et les jingmei 精魅 qui deviendront le thème
de nombreux contes à partir du IIIe siècle. Ces derniers peuvent se manifester
en tout lieu, ville ou campagne, et prendre toutes sortes de formes, végétales,
animales ou humaines, y compris celles d’un parent ou d’un ami. Ceux qui les
rencontrent peuvent mourir de mort violente, être vampirisés de leur énergie
vitale et souffrir d’une « maladie démoniaque », ou plus rarement s’en sortir
indemne.
Les mei d’apparence
féminine peuvent tomber enceintes d’humains et donner naissance à des enfants.
Les miroirs, le feu, les chiens, les lames et les incantations de maîtres
taoïstes ou moines bouddhistes peuvent révéler leur vraie nature et les
contrer. Les Mei pouvaient aussi prendrent des apparences monstrueuses, comme le
montre la photo ci-dessus.
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