Zhong Kui est un
exorciste légendaire de la Chine. Il apparaît parfois en dieu protecteur sur les
portes. Selon la tradition chinoise, c’était un jeune homme doué pour les études
mais fort laid vivant sous la dynastie des Tang. Il se rendit une année
aux examens impériaux avec son ami Du Ping et arriva en tête. Cependant, lors de
l’entrevue que les lauréats devaient avoir avec l’empereur, ce dernier le jugea
trop laid pour occuper une fonction publique et annula son titre de bachelier.
De dépit, Zhong Kui se jeta tête la première contre les marches du palais et en
mourut. L’empereur lui offrit à titre posthume une robe de fonctionnaire et le
roi des Enfers le nomma chef des fantômes en compensation.
Pour remercier Du
Ping qui avait organisé ses funérailles, Zhong Kui revint sur terre la veille du
Nouvel an pour arranger un mariage entre lui et sa sœur, épisode évoqué dans
l’opéra de Pékin Zhong Kui marie sa sœur.
La première mention
littéraire connue de ce personnage se trouverait dans l’Histoire non officielle
des Tang, ouvrage perdu datant de la dynastie Song. L’empereur Tang Xuanzong
malade aurait vu dans un cauchemar un démon voler une de ses flûtes et la bourse
brodée de la favorite Yang Guifei. Un démon plus grand portant une coiffe de
mandarin serait alors apparu et aurait fait fuir le premier après lui avoir
arraché un oeil qu’il aurait avalé. Il se serait alors présenté comme Zhong Kui
de Nanshan, ayant juré de débarrasser l’empire des influences néfastes.
L’empereur se réveilla guéri et ordonna au peintre officiel Wu Daozi de faire le
portrait de l’esprit exorciste, et d’en faire placer un sur la porte de sa
chambre à coucher. Encore au XXIe siècle, Zhong Kui apparaît parfois sur les
portes en dieu protecteur.
Le mythe de Zhong Kui
aurait des origines plus anciennes que la dynastie Tang. Selon les érudits Yang
Shen (1488-1559), Gu Yanwu (1613- 1682) et Zhao Yi (1727-1814), le nom du
personnage serait une variante graphique de zhong kui, un objet rituel
d’exorcisme, dont le nom serait l’expansion disyllabique de zhui, bâton servant
à chasser les esprits selon des livres ancien comme le Zhouli. Selon le
folkloriste taïwanais Hu Wanchuan, le personnage de Zhong Kui serait lié aux
traditions chinoises anciennes de l’exorcisme nuo, dans lequel des jeunes gens
déguisés expulsaient les mauvaises influences du palais lors de la période du
Nouvel An chinois.
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