Yan Zhenqing (709-784) est un des plus célèbres
calligraphes chinois, dont l'oeuvre sert encore de modèle aujourd'hui. Dans
l'esprit des gens, un aussi grand artiste ne pouvait être qu'un immortel.
Lauréat des examens impériaux, il avait été nommé censeur, mais en même temps il
menait une vie libre en dehors des conventions.
Quand un dignitaire, Li Xilie,
se révolta, il fut envoyé pour le ramener à l'obéissance. Ses amis, sachant les
dangers qu'il courait, vinrent tous lui dire adieu et lui offrirent un banquet.
A la fin, ivre, il leur déclara en montant sur son char : « Autrefois,j'ai
rencontré un taoïste qui m'a enseigné la méthode du couteau de jade et du
cinabre, ce qui m'a évité de vieillir ; mais il m'a prévenu qu'à soixante-dix
ans un grand malheur m'arriverait, puis que nous nous retrouverions au mont
Lofoshan. Sans doute, voici le moment où la prédiction va se réaliser ».
De fait, il fut étranglé par Li Xilie, mais,
quand celui-ci fut vaincu, on ouvrit le cercueil de Yan Zhenqing : son cops
était intact et avait pris une couleur dorée, ses cheveux et ses ongles avaient
poussé et étaient devenus très longs. Par la suite, un marchand qui passait par
le mont Lofoshan aperçut deux taoïstes en train de jouer aux échecs sous un
arbre ; l'un des deux lui confia une lettre à remettre à la famille Yan qui
vivait à la capitale. Il s'agissait des descendants de Yan Zhenqing ; ceux-ci
reconnurent l'écriture de leur ancêtre ; ils se rendirent aussitôt au mont
Lofoshan, mais les deux taoïstes avaient disparu.
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