La minorité
chinoise Dai vit dans la région du Xishuangbanna, dans la province chinoise du
Yunnan. Ils ont adoptés depuis le XVème siècle le bouddhisme du Petit Véhicule
(Theravada). Aujourd’hui, la plupart des villages Dai du Xishuangbanna sont
dotés d’un temple, même modeste, dont le fonctionnement et l’architecture
diffèrent en tout point des établissements bouddhiques chinois qui relèvent des
préceptes du Grand Véhicule.
Dans le
cadre du Theravada, l’accent est porté sur l’enseignement du Bouddha, dont la
communauté monastique est dépositaire. A l’intérieur des temples, seules les
images du Maître, de ses disciples ou de quelque moine vénérable veillent sur
les fidèles venus se recueillir.
A l’instar
du temple chinois, le wat des Dai est un complexe, souvent entouré d’une
enceinte. Il est constitué d’un vihara, c’est à dire le temple proprement dit,
qui abrite l’image principale, d’une tour du Tambour et de logements pour les
moines.
Les
ensembles plus importants comprennent en outre une salle du chapitre (busu), une
bibliothèque et un ou plusieurs reliquaires monumentaux (stupa). L’emphase
donnée à sa toiture rend le vihara immédiatement repérable au sein du village.
Les bâtiments annexes sont édifiés alentour, en fonction des contraintes
topographiques, mais sans aucun soucis de symétrie.
Le vihara
est bâti sur un axe Est-Ouest (et non Nord-Sud comme les temples chinois) et
porté par une double rangée de colonnes. Celles-ci matérialisent un
déambulatoire autour d’une grande salle centrale. Sur le côté faisant face à
l’entrée, un autel en maçonnerie en brique souvent rehaussé de verroterie et de
motifs dorés, supporte l’effigie d’un Bouddha assis monumental, flanqué de
répliques de taille plus modeste.
La plupart
des images sont de récents substituts à des statues plus anciennes, détruites
pendant la Révolution culturelle. Leur style est cependant homogène et très
voisin des Bouddhas que l’on observe dans les temples du Nord de la Thaïlande.
Sur le côté gauche, l’estrade en longueur est réservée aux moines. Les fidèles
prennent place sur des nattes déroulées sur le sol. Les étroites fenêtres
ménagées sur le pourtour de la salle ne laissent passer qu’un jour
parcimonieux.
Dans la
pénombre, seules luisent les effigies du Bouddha badigeonnées d’or et les
bannières votives suspendues à la charpente. Le bandeau séparant les deux
niveaux de toitures est peint de récits édifiants, de même que le mur extérieur
protégé par les auvents du toit.
Le Busu, la
salle du chapitre, est un édifice de dimensions plus modestes, mais
somptueusement décoré. On accède à l’intérieur surélevé par une volée de marches
que garde un couple de lions ou de dragons. Ici, une fois par mois, les moines
se réunissent pour la récitation commune des 277 règles du patimokh, qui régit
l’organisation monastique. Les hommes peuvent y pénétrer, mais non les femmes,
dont l’impureté souillerait ce lieu dévolu à la parole de Bouddha.
Le stupa est
un édifice sacré et est un monument plein enchâssant des reliques ou commémorant
le séjour ou le prêche du Bouddha sur ces lieux. Il est construit en brique,
plus rarement en pierre, chaulé ou peint, parfois incrusté de mosaïques de
miroir ou de poterie vernissée. De plan carré ou octogonal, il est simple, ou
multiple lorsque d’autre stupa plus petits lui forment une couronne. Sa base est
quelquefois scandée de niches abritant des statues de Bouddha. La pointe effilée
est prolongée d’un parasol, antique symbole de souveraineté associé à l’image
bouddhique.
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