Le ou la Qilin, est un
animal chimérique de la mythologie chinoise qui ne réside que dans les endroits
paisibles ou au voisinage d’un sage. En découvrir un est donc un bon présage. On
lui prête aussi le pouvoir de donner un fils talentueux. Qi est le nom du mâle
et lin celui de la femelle, qilin la combinaison des deux.
Il est parfois appelé
familièrement sibuxiang "qui ne ressemble à rien" (terme englobant différents
animaux réels ou imaginaires d’aspect composite). Comme il apparait dans les
textes (mais pas toujours dans les représentations) avec une corne unique, on le
nomme aussi licorne.
Selon le Shuowen jiezi,
dictionnaire de la dynastie Han, le Qilin est un animal doux et aimable, avec un
corps de cerf, une queue de bœuf et une corne unique (parfois un bois de cerf).
Duan Yucai des Qing, dans son édition commentée, précise que sa corne,
enveloppée de chair contrairement à celle du rhinocéros, est symbole de sagesse
et non arme ; elle lui permet de séparer les justes de ceux qui ont quelque
chose à se reprocher. Il a des sabots fendus ou cinq doigts. D’autres lui
prêtent un pelage tacheté et un ventre jaune ; cette description est peut-être
influencée par l’aspect de la girafe ramenée d’Afrique en 1414 par Zheng He et
accueillie par l’empereur comme un qilin, témoignage de son bon gouvernement. La
qilin pouvait selon les légendes se déplaçer sur l’eau comme sur terre. Le mâle
était appelé qi et la femelle lin.
Le Qilin est
l’incarnation même de l’harmonie: sa voix est mélodieuse, sa démarche régulière.
Il ne fait pas un pas sans avoir regardé auparavant où il va mettre le pied et
ne détruit rien sous son sabot, pas même les brins d’herbe. Il ne traverse que
les bons endroits et couche en terrain plat. Végétarien, il est nommé "bête
bienveillante" ou "bête auspicieuse".
On prétend qu’il est l’émanation de
Taisui, dieu astral de Jupiter qui gouverne le destin de l’année, et qu’il peut
vivre deux mille ans. Selon certains, le cri du mâle présage l’apparition d’un
sage, celui de la femelle le retour à la paix ; le cri d’été est favorable à la
croissance des enfants, celui d’automne restitue les forces. La Qilin est aussi
le symbole de la longévité et de la félicité, elle est le signe d’une belle
descendance et d’une sage administration. On raconte ainsi qu’une Qilin est
apparue avant la naissance de Confucius.
Malgré son tempéramment
pacifique, le Qilin peut, pour lutter contre le mal, cracher des flammes et
rugir d’une voix de tonnerre.
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