Devant l'entrée des 13 tombeaux des Ming, 12
statues d'hommes et 24 statues d'animaux bien travaillées se tiennent debout
côte à côte des deux côtés du chemin. Cependant, elles ne sont pas en ligne droite, il y a une déviation à partir
des statues d'hommes. Pourquoi cela ? Une légende émouvante en explique la
raison, la voici :
On dit que pour construire ces 13 tombeaux, du marbre blanc avait été transporté du district de Fangshan. Si le transport des petits blocs de marbre ne posait pas de problème, comment faire avec les gros blocs devant servir à sculpter les statues des hommes et des animaux ?
Les ouvriers eurent une idée : Ils creusèrent des puits de distance en distance, y puisèrent de l'eau en plein hiver et arrosèrent toute la route pour qu'elle devienne glissante sous l'effet du gel.
Ainsi purent-ils traîner des blocs de marbre avec des cordes, et cependant ce transport pénible coûta des vies innombrables à cause du froid et de la fatigue.
Une fois les blocs de marbre arrivés, le Ministre qui surveillait les travaux ordonna aux ouvriers de les aligner des deux côtés du chemin, face à face, pour qu'on commence à sculpter. Les ouvriers ravalant des injures, travaillèrent des jours et des jours et y façonnaient des figures d'hommes et d'animaux.
La construction des tombeaux achevée, le Ministre passa une inspection et se déclara satisfait. Les ouvriers l'entourèrent et lui dirent :
- Les travaux sont finis. Laissez-nous retourner chez nous !
En détournant ses yeux rusés, le Ministre dit :
- Je vais adresser un rapport à l'Empereur pour qu'il prenne connaissance de votre désir, et après, vous serez libres. A vrai dire, si Sa Majesté est content, il vous récompensera.
- Nous n'attendons pas de récompense, nous ne voulons que retourner chez nous, répondirent les ouvriers.
Le Ministre, leur en fit alors la promesse, puis il sortit de la salle souterraine et monta sur son cheval qui se mit aussitôt à galoper.
En s'éloignant, à la vue des tombeaux
ruisselant de lumière et de splendeur avec les statues d'hommes et d'animaux
bien alignés, il fut transporté de joie.
Arrêtant son cheval devant chaque statue d'homme, il leur tapait sur l'épaule
en disant :
- Demain, vous serez obligés de vous ranger en ligne droite pour accueillir l'Empereur.
Voyant que son maître parlait à des hommes de pierre, son valet comprit alors qu'il était fou de joie. Il le flatta en disant:
- Quand vous monterez en grade, ne m'oubliez pas !
- Bien sûr. Mais demain il te faut me rendre un dernier service - accompagner ces pauvres "chez eux".
- Ils sont si nombreux, comment pourrais-je les accompagner tous "chez eux" ? dit le valet en tirant la langue.
Il comprit bien ce qu'il voulait dire.
- Tu le peux, répondit le Ministre en baissant la voix. Un pot de vin empoisonné suffira pour envoyer tous ces pauvres dans l'autre monde.
- D'accord, d'accord, dit le valet qui avait bien deviné la pensée de son maître. Vous verrez, je n'en laisserai aucun...
"Ha, ha!" Secoué d'un fou rire, le Ministre surveillant remonta à cheval et se dirigea vers la capitale.
Lors de la conversation entre le Ministre et son valet, les hommes de pierre avaient tout entendu. Déjà auparavant ils avaient voulu crier à l'injustice pour les ouvriers; maintenant étant au courant de ce complot perfide du Ministre, ils se mordaient les lèvres de rage.
Ils discutèrent ensemble aussitôt après le départ du Ministre. Le premier dit :
- Puisqu'il voulait être récompensé selon ses mérites, que son souhait ne soit pas réalisé!
- Qu'est-ce qu'on peut faire alors ? lui demandèrent les autres.
- Il nous a ordonné de nous ranger en ligne droite, on ne l'écoutera pas. Faisons un détour pour mettre en colère le vieil Empereur, on verra bien comment le Ministre surveillant s'expliquera.
Ils se mirent alors à bouger silencieusement et au bout d'un certain moment, ils s'étaient écartés largement de la ligne droite.
- Demain, vous serez obligés de vous ranger en ligne droite pour accueillir l'Empereur.
Voyant que son maître parlait à des hommes de pierre, son valet comprit alors qu'il était fou de joie. Il le flatta en disant:
- Quand vous monterez en grade, ne m'oubliez pas !
- Bien sûr. Mais demain il te faut me rendre un dernier service - accompagner ces pauvres "chez eux".
- Ils sont si nombreux, comment pourrais-je les accompagner tous "chez eux" ? dit le valet en tirant la langue.
Il comprit bien ce qu'il voulait dire.
- Tu le peux, répondit le Ministre en baissant la voix. Un pot de vin empoisonné suffira pour envoyer tous ces pauvres dans l'autre monde.
- D'accord, d'accord, dit le valet qui avait bien deviné la pensée de son maître. Vous verrez, je n'en laisserai aucun...
"Ha, ha!" Secoué d'un fou rire, le Ministre surveillant remonta à cheval et se dirigea vers la capitale.
Lors de la conversation entre le Ministre et son valet, les hommes de pierre avaient tout entendu. Déjà auparavant ils avaient voulu crier à l'injustice pour les ouvriers; maintenant étant au courant de ce complot perfide du Ministre, ils se mordaient les lèvres de rage.
Ils discutèrent ensemble aussitôt après le départ du Ministre. Le premier dit :
- Puisqu'il voulait être récompensé selon ses mérites, que son souhait ne soit pas réalisé!
- Qu'est-ce qu'on peut faire alors ? lui demandèrent les autres.
- Il nous a ordonné de nous ranger en ligne droite, on ne l'écoutera pas. Faisons un détour pour mettre en colère le vieil Empereur, on verra bien comment le Ministre surveillant s'expliquera.
Ils se mirent alors à bouger silencieusement et au bout d'un certain moment, ils s'étaient écartés largement de la ligne droite.
Le lendemain, l'Empereur arriva. Au premier
coup d'oeil, il aperçut le détour dans la position des statues. Furieux, il dit
au Ministre surveillant :
- Il n'y a que quelques dizaines de statues de pierre, pourquoi n'ont-elles pas été rangées en une ligne droite pour m'accueillir ? Tu l'as fait exprès ! Pris de panique, le Ministre surveillant ne savait que dire.
- Qu'on le tue, ce valet est bon à rien ! dit l'Empereur.
A un geste de main de l'Empereur, une foule de guerriers l'exécutèrent sur-le-champ. Les ouvriers furent très contents de l'exécution du Ministre surveillant qui avait commis tant de crimes. S'apercevant de leur air réjoui, l'Empereur redoubla de colère. Il hurla:
- De quoi riez-vous ? Allez vite les remettre en place ! Les ouvriers ne bougèrent pas.
- Comment, vous vous insurgez? L'Empereur sortit son épée.
- On ne peut pas les remuer, répondirent les ouvriers d'une même voix.
- Alors comment les avez-vous déplacées au début ? demanda l'Empereur en fureur.
Un valet du Ministre s'approcha de l'Empereur et lui dit :
- On les a déplacées sur la glace en hiver. On est maintenant en plein été, où pourrait-on trouver de la glace ?
Hors de lui, l'Empereur ne put pourtant qu'ordonner à sa suite:
- Retournons au Palais, nous reviendront en hiver !
Puis il s'en alla d'un air déconfit en pensant:
"On verra bien, lorsque vous aurez déplacées les statues cet hiver ce qu'il vous en coûtera."
Mais l'Empereur mourut avant l'arrivée de l'hiver. Les ouvriers étaient contents de voir le cercueil de l'Empereur passer par un chemin détourné entre les statues. Ils se dirent : "Votre Majesté, déraisonnable comme vous l'étiez de votre vivant, vous qui n'avez rien fait de juste, ne méritez-vous pas d'avoir à prendre un sentier détourné après votre mort?"
L'Empereur mort, personne ne s'occupa de déplacer les statues qui restèrent ainsi disposées jusqu'à nos jours.
- Il n'y a que quelques dizaines de statues de pierre, pourquoi n'ont-elles pas été rangées en une ligne droite pour m'accueillir ? Tu l'as fait exprès ! Pris de panique, le Ministre surveillant ne savait que dire.
- Qu'on le tue, ce valet est bon à rien ! dit l'Empereur.
A un geste de main de l'Empereur, une foule de guerriers l'exécutèrent sur-le-champ. Les ouvriers furent très contents de l'exécution du Ministre surveillant qui avait commis tant de crimes. S'apercevant de leur air réjoui, l'Empereur redoubla de colère. Il hurla:
- De quoi riez-vous ? Allez vite les remettre en place ! Les ouvriers ne bougèrent pas.
- Comment, vous vous insurgez? L'Empereur sortit son épée.
- On ne peut pas les remuer, répondirent les ouvriers d'une même voix.
- Alors comment les avez-vous déplacées au début ? demanda l'Empereur en fureur.
Un valet du Ministre s'approcha de l'Empereur et lui dit :
- On les a déplacées sur la glace en hiver. On est maintenant en plein été, où pourrait-on trouver de la glace ?
Hors de lui, l'Empereur ne put pourtant qu'ordonner à sa suite:
- Retournons au Palais, nous reviendront en hiver !
Puis il s'en alla d'un air déconfit en pensant:
"On verra bien, lorsque vous aurez déplacées les statues cet hiver ce qu'il vous en coûtera."
Mais l'Empereur mourut avant l'arrivée de l'hiver. Les ouvriers étaient contents de voir le cercueil de l'Empereur passer par un chemin détourné entre les statues. Ils se dirent : "Votre Majesté, déraisonnable comme vous l'étiez de votre vivant, vous qui n'avez rien fait de juste, ne méritez-vous pas d'avoir à prendre un sentier détourné après votre mort?"
L'Empereur mort, personne ne s'occupa de déplacer les statues qui restèrent ainsi disposées jusqu'à nos jours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire