On place dans le Sagittaire le palais d'une
déesse qui est chargée de la surveillance des registres de la Vie et de la Mort,
la Mère (de la Constellation) du Boisseau (Méridional), Doumu, ou, pour lui
donner son titre complet, la Princesse Grande Sainte Mère de la Constellation du
Boisseau.
En haut elle règle les catalogues des Neuf
Cieux ; au milieu, elle rassemble les listes des dieux ; en bas, elle dirige les
registres du destin des hommes.
Les livres taoïstes lui donnent des bureaux
importants, mais qui ne sont pas devenus populaires comme ceux du Pic de l'Est.
Elle a un mari, le Père du Boisseau ; ses neuf fils sont des étoiles : les aînés
sont les dieux du Pôle Sud et du Pôle Nord, et, comme tels, ils fixent le
premier la date de naissance et le second la date de mort. Cette déesse est un
mélange assez disparate d'idées bouddhistes mal agencées et d'idées taoïstes.
Les daoshi lui donnent le nom sanscrit de Molizhi (Marîci), qui est proprement
l'étoile qui précède le soleil levant, mais sans lui avoir conservé son rôle ni
son aspect bouddhique ; au contraire, ils lui donnent la figure et les huit bras
de Candî, qui est celui des Six Avalokiteçvara qui s'occupe spécialement des
êtres humains, à l'exclusion des dieux, des démons, etc. ; il semble,
d'ailleurs, que ce soit à cause de ce rôle spécial de Candi que les daoshi ont
adopté son image pour figurer leur déesse du Boisseau, qui avait un rôle
analogue, étant elle aussi chargée de s'occuper particulièrement des êtres
humains. Candi, en tant que forme d'Avalokiteçvara, est devenue, malgré son nom,
un personnage masculin, mais les sectes tantriques, en lui attribuant un rôle
tout différent, l'ont laissée féminine.
On lui rend un culte en jeûnant le 3 et le 27
de chaque mois, et on espère ainsi obtenir d'elle non pas, à proprement parler,
une prolongation de la vie (puisque la durée en a été fixée à la naissance),
mais l'accomplissement intégral de la durée allouée sans raccourcissement. De
plus, au cours d'une maladie dangereuse, on lui fait souvent des offrandes et
des prières pour obtenir la guérison.
On représente la Mère du Boisseau assise sur un
lotus, avec la couronne des Bodhisattvas sur la tête ; elle a trois yeux (l'oeil
du milieu, placé verticalement au milieu du front, est, chez les Bouddhistes et,
à leur suite, chez les Taoïstes, l'oeil de la vision surnaturelle, qui permet de
voir nuit et jour ce qui se passe dans tous les mondes), et 8 bras (parfois 18)
chargés d'attributs divers : c'est, une simple réplique taoïste du type
iconographique de Candi.
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